Google ne se laissera pas vaincre par Bing. Alphabet, maison mère du célèbre moteur de recherche, a annoncé, ce 20 avril, rassembler deux de ses plus importantes équipes d’intelligence artificielle (IA) en une seule unité. Avec ce remaniement, l’entreprise souhaite construire des « systèmes plus performants, de manière plus sûre et plus responsable ».

DeepMind et Google Brain fusionnent pour devenir Google DeepMind

En 2014, Google a acquis DeepMind pour un montant estimé à 500 millions de dollars. Jusqu’à présent, cette filiale de recherche d’IA basée au Royaume-Uni était considérée comme une unité indépendante. Ce statut la rendait rivale de l’unité de recherche spécialisée sur les réseaux neuronaux, Google Brain, installée dans la Silicon Valley. Alphabet a décidé de les fusionner pour créer Google DeepMind.

DeepMind a réussi à réaliser des percées majeures grâce à ses systèmes AlphaGo et AlphaFold. Le premier a défié et vaincu le champion du monde de Go Lee Sedol en 2016, tandis que l’autre a le potentiel de révolutionner le domaine de la médecine en prédisant avec précision la structure des protéines. De son côté, Google Brain a remporté des succès précoces dans des domaines tels que la traduction automatique et l’apprentissage de l’identification d’images sans supervision humaine. Ses chercheurs ont également mis au point une nouvelle technique de compréhension du langage, appelée transformateur en 2017. Elle a directement conduit à l’essor des grands modèles de langage.

Alphabet se réjouit de cette réorganisation dans un communiqué « La combinaison de tous ces talents en une seule équipe ciblée, soutenue par les ressources informatiques de Google, accélérera considérablement nos progrès en matière d’IA ».

Des progrès, Alphabet en a rapidement besoin. Considéré comme pionnier de l’IA, le géant a été récemment dépassé sur le plan commercial par OpenAI et son ChatGPT. L’agent conversationnel est considéré comme une révolution des moteurs de recherche. Microsoft est venue concurrencer fortement Google en intégrant le service d’OpenAI à Bing. Mountain View a riposté avec son propre agent conversationnel, Bard. Cependant, cette intervention n’a pas convaincu, entraînant même des critiques en interne. Partenaire historique de Google, Samsung l’a même informé que Bing pourrait bien devenir le moteur de recherche par défaut de ses smartphones.

La fusion des entités a lancé un jeu de chaises musicales chez Google. Demis Hassabis, le directeur britannique de DeepMind, devient le directeur de Google DeepMind. Jeff Dean, directeur de Google Brain, occupera le poste de chef scientifique de la nouvelle division. Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, a déclaré que ce remaniement visait à « assurer le développement audacieux et responsable de l’IA générale », et qu’il laisserait à Google « une unité qui nous aidera à construire des systèmes plus performants, de manière plus sûre et plus responsable ».