Éric Bothorel, député Renaissance des Côtes-d’Armor, a porté plainte le 11 avril contre ChatGPT auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). L’homme politique affirme notamment que ChatGPT délivre de fausses informations et accuse l’intelligence artificielle générative de possibles infractions au Règlement général européen sur la protection des données personnelles (RGPD).

Une plainte contre ChatGPT qui ne constitue pas une première en France

Sur franceinfo, Éric Bothorel a affirmé qu’il fallait « pouvoir accueillir les innovations. Mais il faut que ces innovations, dès lors qu’elles atteignent un stade mature, puissent remplir des garanties de même niveau qu’on demande aux autres ». Après avoir testé à plusieurs reprises ChatGPT, le député de la majorité présidentielle s’est rendu à l’évidence : l’outil a multiplié les erreurs. Pour preuve, il a publié sur Twitter la conversation qu’il a eue avec le chatbot d’OpenAI.

Le député précise qu’il existe « des obligations dans le droit de fournir des informations qui ne soient pas des informations erronées pour ceux qui font du traitement de données », et ce, en vertu du RGPD. De ce fait, Éric Bothorel a saisi la CNIL dans le but « d’éviter qu’une jurisprudence se crée sur Twitter ». Plus précisément, sa plainte tourne autour de l’article 5, alinéa d du RGPD qui dispose que « les données personnelles soient exactes et, si nécessaire, tenues à jour en prenant toutes les mesures raisonnables pour ».

Depuis son lancement officiel en novembre 2022, ChatGPT occupe le devant de la scène. Cette IA générative fonctionne grâce à une version améliorée du modèle de langage GPT-3 mis au point par OpenAI. Un utilisateur a la possibilité de poser une question au robot conversationnel, qui répondra quasi immédiatement. Néanmoins, rien n’indique que la réponse fournie par l’outil soit correcte.

Le député souhaite que OpenAI se mette en conformité vis-à-vis de la loi

Une plainte a d’ores et déjà été déposée contre ChatGPT en France au début du mois d’avril. L’avocate Zoé Vilain et le développeur David Libeau accusent l’intelligence artificielle de « défaut de loyauté, de manque de transparence, et d’absence apparente de base légale ». Là aussi, les deux associés pointent du doigt les fausses informations parfois relayées par le chatbot.

Pour Éric Bothorel, la plainte qu’il a déposée ne doit pas aboutir à une interdiction de ChatGPT en France. Le député se considère « comme quelqu’un qui accueille assez favorablement l’innovation et qui veut la stimuler ». Il souhaite simplement que l’outil se conforme à la loi, car pour lui, « ChatGPT sera certainement, par certains versants, pour certains usages, un outil formidable avec des possibilités augmentées pour un certain nombre de métiers ».

Enfin, l’homme politique affirme qu’il ne faut pas non plus, « succomber aux sirènes d’Elon Musk qui voudrait courir le 100 mètres en demandant à Usain Bolt de partir avec quinze mètres de retard. C’est un peu ce qu’il demande aujourd’hui puisqu’il n’a effectivement pas d’outils qui sont de nature à concurrencer OpenAI ». Éric Bothorel fait ainsi référence à la lettre ouverte que l’homme d’affaires a signée, il y a quelques semaines, afin de stopper le développement d’IA génératives plus performantes que GPT-4, le dernier modèle de langage développé par l’entreprise à l’origine de ChatGPT. Pour le député, le propriétaire de Twitter a rejoint cette demande, car il ne possède « aucun outil de nature à concurrencer ceux d’OpenAI ».