Quelques jours seulement après l’annonce de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), les autorités françaises tentent de rassurer les entreprises et les particuliers. La Banque de France et le ministère de l’Économie ont affirmé le 13 mars 2023 que le système bancaire américain est solide et qu’il ne déteindra pas sur celui de la France.

Les autorités françaises ne sont pas inquiètes de la chute de la SVB

« Les banques françaises ne sont pas exposées », voici les termes utilisés par la Banque de France évoquer l’avenir de l’écosystème bancaire français suite à la chute de SVB. De son côté, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, assurait « qu’il ne voyait pas de risque de contagion et que donc il n’y a pas d’alerte spécifique ». Ces dernières heures, le mot d’ordre est le suivant : rassurer.

Ces annonces surviennent quelques jours après la chute de la banque préférée des investisseurs et des start-up américaines, la Silicon Valley Bank. La Federal Deposit Insurance Corp a dû intervenir le 10 mars 2023 après que 42 milliards de dollars ont été retirés en moins de 24 heures par une partie des clients de l’institution bancaire.

Considéré comme l’une des faillites les plus importantes depuis la chute de Lehman Brothers ayant débouché sur la crise des subprimes de 2008, le risque de panique est compréhensible. Le 13 mars 2023, les marchés financiers étaient encore à la baisse. La Bourse de Londres diminuait de 1,82 %, tandis que celle de Milan tablait sur une baisse de 3,56 %. À Francfort comme à Paris, les bourses enregistraient un déclin de 2,50 % et 2,35 % respectivement. En France, les banques du CAC 40 ont vu le cours de leurs actions reculer.

Cours de l'action à la Bourse de Paris pour la Société Générale et le Crédit Agricole entre le 8 et le 14 mars 2023.

Société Générale, Crédit Agricole, ainsi que BNP Paribas. Les trois banques françaises présentes dans le CAC 40 ont toutes vu le cours de leurs actions chuter le 10 mars dernier. Capture d’écran : Google.

Bruno Le Maire a tenu à préciser que la France possédait « des banques et un système bancaire qui sont solides, et un ratio de liquidités qui est élevé »Pour le ministre de l’Économie, le système bancaire français « n’est pas exposé à la SVB ». Il n’y aurait alors « aucuns liens entre les différentes situations » présentes en Europe et aux États-Unis.

« Rassurer » : le maître mot en France, mais aussi à l’étranger

Si en France, les autorités tentent d’apaiser la population en la rassurant, c’est aussi le cas dans d’autres pays de l’Union européenne comme le rapporte Le Monde. En Allemagne, l’autorité fédérale de supervision financière (BaFin) assure que « la situation critique de la branche allemande de SVB ne constitue pas une menace pour la stabilité financière », car elle n’a « pas une importance systémique ».

De la même manière, Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’Économie, a affirmé que la faillite de SVB ainsi que celle de Signature Bank, 21e banque américaine, ne constituait pas « un risque significatif » pour le marché financier européen. Au Royaume-Uni, une branche de la SVB est présente. Si pendant quelques jours, le secteur de la tech britannique était en panique, l’annonce de la vente de cette filiale à HSBC pour 1 livre sterling symbolique a immédiatement rassuré.

Enfin, aux États-Unis, les autorités ont tout mis en œuvre pour éviter une contagion. Tous les clients auront la possibilité de récupérer leurs fonds, même s’ils n’étaient pas assurés. Ils ne seront pas soumis à la limite des 250 000 dollars pour un dépôt s’ils souhaitent déposer leurs liquidités dans une autre institution financière. La réserve fédérale (Fed) devrait ouvrir un fonds de stabilisation de 25 milliards de dollars dans le but d’éviter que les clients ne puissent récupérer leur argent. Hier, Joe Biden, le président des États-Unis, tentait à son tour de rassurer sa population en affirmant que « les Américains peuvent avoir confiance dans le fait que notre système bancaire est solide ».