L’entreprise chinoise JD.com envisage de se retirer des principaux marchés d’Asie du Sud-Est rapporte le média chinois Xiaguangshe. Le géant de l’e-commerce cherche à réduire ses pertes dans des régions secondaires pour renforcer ses activités sur son marché national. Les premiers pays touchés seraient l’Indonésie et la Thaïlande.

JD.com prend un virage à 180 degrés dans son expansion

L’expansion de JD.com sur le marché d’Asie du Sud-Est a coûté à l’entreprise plus de 1,39 milliard d’euros au cours des huit dernières années. La décision de se retirer de l’Indonésie et la Thaïlande reflète le ralentissement de la croissance de l’e-commerce sur ces marchés, particulièrement causé par la hausse des prix. Les spécialistes des marchés d’Asie du Sud-Est affirment que les consommateurs de ces régions sont obligés de réduire leur dépense sur les produits électroniques face à l’inflation. Dans les pays concernés, les prix des carburants et des produits importés ont explosé avec les pénuries récentes.

Avant d’envisager de se retirer, JD.com avait essayé de redresser la barre en début d’année. Le mastodonte de l’e-commerce avait ordonné à sa filiale indonésienne de licencier plus de 200 personnes et gelé les embauches selon un témoignage relayé par le South China Morning Post. D’après la même personne, la stagnation des ventes de JD.com est due à des campagnes publicitaires inefficaces lors de la pandémie de Covid-19 et une vision maladroite des livraisons dans ces pays, s’inspirant trop de la Chine.

La société a récemment cherché un investisseur pour reprendre sa participation dans JD.ID, une coentreprise indonésienne qu’elle a formée en 2015 avec la société de capital-investissement Provident Capital Partners, basée à Singapour. En attendant, la filiale se concentre sur le redressement de la trésorerie et effectue des efforts conséquents pour atteindre des marges positives.

Pour la Thaïlande, la maison mère de JD.com a tenté de se retirer plusieurs fois, sans succès, de l’entreprise JD Central qu’elle a créé avec le conglomérat de commerce et de développement immobilier Central Group, basé à Bangkok. La filiale thaïlandaise perd de l’argent depuis son lancement. Selon des documents publiés par le gouvernement thaïlandais, les pertes du groupe JD.com sont d’environ 130 millions d’euros entre 2017 et 2021.

Globalement, le géant de l’e-commerce a déclaré dans son bilan financier, le 18 novembre, un bénéfice net de 800 millions d’euros au troisième trimestre, rebondissant par rapport à une perte de 380 millions d’euros, à la même période, l’année dernière. Cette relance est due à une efficacité accrue de ses différentes activités. Le chiffre d’affaires a atteint 32 milliards d’euros, soit une hausse de 11,4 % par rapport à l’année précédente. La concordance entre la vente des filiales et les meilleurs résultats intervient dans un contexte de refonte organisationnelle au sein de l’activité du groupe. Richard Liu Quiangdong, PDG et fondateur du groupe, souhaite revenir aux fondamentaux en proposant des articles à prix bas et un service de meilleure qualité.

Depuis quelques années, les entreprises chinoises ont marqué un intérêt pour une expansion à l’étranger. Les géants comme Alibaba, grand concurrent de JD.com, se sentaient à l’étroit sur le marché national. Pour JD.com, cette tentative est un échec, tout du moins vers l’Asie du Sud-Est.