Le 26 octobre 2022, la plateforme Doctolib a précisé qu’elle n’accepterait plus que les professionnels de santé référencés par les autorités compétentes. En réalisant cette annonce, la start-up spécialisée dans la prise de rendez-vous médicaux empêche tous les spécialistes de la médecine alternative, hypnothérapeutes, sophrologues, naturopathes, etc. de proposer des rendez-vous sur sa plateforme.

Deux polémiques obligent Doctolib à se remettre en question

Dans un communiqué, l’entreprise française mettant en relation des professionnels de santé avec leurs patients a annoncé avoir « prit la décision de répertorier sur Doctolib exclusivement les professionnels référencés par les autorités de santé ».

En juin dernier, la startup la plus valorisée de France a reçu plusieurs signalements de faux médecins ayant réussi à exercer sur la plateforme. Une mère de famille a réussi à débusquer ces deux escrocs qui se faisaient passer pour des psychiatres. Comment ont-ils réussi à être présents sur la plateforme et à se faire passer pour des professionnels de santé ? Ils ont exploité une faille du système Doctolib : à l’inscription, les médecins ont quinze jours pour prouver à l’aide de pièces justificatives qu’ils sont bien praticiens. Toutefois, dans ce laps de temps, il était tout à fait possible d’exercer sur le site et de proposer des rendez-vous.

Suite à cette affaire, Doctolib avait affirmé qu’il « renforcerait les procédures de vérification et de signalement des professionnels référencés sur son site ». En plus de cette première polémique, une seconde est survenue en août 2022. Un collectif, l’Extracteur, qui lutte contre les médecins alternatives, met en lumière les pratiques d’une naturopathe présente sur Doctolib, qui n’hésiterait pas à prôner certaines pratiques plutôt dangereuses, sous prétexte que cela pourrait guérir les patients.

La médecine alternative non exercée par des professionnels de santé : Doctolib y met un terme

Pour éviter de nouvelles polémiques, la firme a consulté plusieurs experts issus des Conseils Nationaux des Ordres de santé, des syndicats de professionnels de santés, ou encore des représentants de praticiens, afin d’obtenir leur avis sur la question de la médecine alternative.

Suite à cette consultation, quatre points ont été soulevés par Doctolib, notamment sur les activités de bien-être qui certes sont légales et parfois menées par des professionnels de santé. Or, selon l’avis des acteurs consultés, Doctolib serait considéré « comme un tiers de confiance reconnu dans le monde de la santé, ce qui suscite des attentes légitimes concernant l’information des patients ».

De ce fait, et pour garantir « une information objective et vérifiée sur les professionnels présents », les hypnothérapeutes, les sophrologues, les naturopathes ainsi que les psychanalystes, ne pourront plus exercer sur la plateforme. À noter que les professionnels de santé qui réalisent des prestations de naturopathie ou d’homéopathie pourront continuer à être présents sur Doctolib, du moment où ils sont capables de présenter son numéro ADELI ou RPPS prouvant qu’il est en droit d’exercer. L’entreprise n’a pas d’autre moyen que celui-ci pour vérifier le niveau des spécialistes qu’il accueille sur son site et se voit dans l’obligation de ne plus les accepter.

Pour la plateforme c’est 5 700 praticiens qui n’utiliseront plus son service. La start-up a néanmoins précisé qu’elle continuerait à suivre ses utilisateurs sur les six prochains mois afin qu’ils puissent réorganiser sereinement leurs derniers rendez-vous sur Doctolib.