Le jeudi 8 septembre 2022, plusieurs centaines d’employés de Google et Amazon sont descendus dans la rue pour protester contre un projet entre les deux géants américains et le gouvernement israélien. Selon les opposants, les technologies des deux entreprises pourraient permettre des usages militaires.

Le projet Nimbus avec le gouvernement israélien suscite de vives inquiétudes

« Pas de technologies américaines pour l’apartheid », c’était l’un des slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants la semaine dernière au pied des bureaux de Google et Amazon. Plusieurs scènes de protestation ont eu lieu à New York, à Seattle, ainsi que devant un bureau de Google à Durham, en Caroline du Nord. Les employés des deux géants américains ont été rejoints par des travailleurs de la tech venus d’autres entreprises et également des organisations de défense des droits des Palestiniens.

Tous se sont réunis pour protester contre le projet Nimbus, un contrat cloud passé par Google et Amazon avec le gouvernement israélien. Les documents publiés à ce sujet montrent que le contrat inclut des technologies d’intelligence artificielle, telles que la détection par la reconnaissance faciale ou encore « l’analyse des sentiments ». Les opposants à ce contrat craignent que l’armée israélienne n’utilise cette technologie pour étendre sa surveillance sur les territoires occupés par les palestiniens.

Des technologies qui violent la déclaration des droits de l’Homme ?

Dans une déclaration envoyée aux salariés de Google, Atle Erlingsson, porte-parole de Google Cloud, a écrit que Google Cloud soutient de nombreux gouvernements, dont celui d’Israël. Il a accusé les manifestants de ne pas comprendre l’intérêt du projet Nimbus, expliquant que « notre travail n’est pas destiné à aider le gouvernement israélien à effectuer des tâches militaires ». Cependant, il a reconnu que le contrat devrait effectivement permettre à l’armée d’accéder aux technologies de Google. De son côté, Amazon n’a pas fait de commentaire.

Les employés de Google qui s’opposent au projet Nimbus affirment qu’il viole certaines des promesses faites par le géant américain, notamment celle de ne pas développer des technologies qui « recueillent ou utilisent des informations à des fins de surveillance en violation des normes internationales acceptées » ou qui violent « les principes largement acceptés du droit international et des droits de l’Homme ». Les technologies d’intelligence artificielle prévues dans le projet Nimbus sont très inquiétantes selon les contestataires.

Cette affaire rappelle celle du projet Maven. Un contrat signé entre Google et le Pentagone aux États-Unis. Ce projet consistait en un partenariat axé sur le développement de technologies exploitant l’intelligence artificielle pour la reconnaissance d’images par drone. Lorsque le contrat a été signé, la firme américaine avait fait le choix de ne pas en informer le public afin d’éviter une mauvaise presse. Finalement, en 2019 Google a abandonné son partenariat avec le Pentagone. Des dizaines d’employés ont tout de même démissionné à cause de ce contrat.