Selon une étude publiée le 27 juin par des chercheurs de l’Université de Zurich, les Super-Terres pourraient accueillir la vie pendant plusieurs dizaines de milliards d’années. 84 milliards d’années pour être tout à fait précis.

Les Super-Terres : la nouvelle lubie des astronomes ?

Les Super-Terres, qui sont des planètes rocheuses plus massives que la Terre mais plus petites que les géantes de glace telles que Neptune, sont abondantes dans les systèmes stellaires de la Voie lactée. Notre propre système solaire pourrait même être une exception en raison de l’absence de ce type de planète. Une équipe de scientifiques dirigés par Marit Mol Lous, une doctorante qui étudie les exoplanètes à l’université de Zurich, a démontré que les Super-Terres froides, qui se trouvent à une distance de leur étoile supérieure à plus de deux fois la distance entre la Terre et le Soleil, « peuvent maintenir des conditions de surface tempérées pendant plusieurs milliards d’années ».

Concrètement, cette étude laisse penser que le concept d’habitabilité planétaire pourrait être revu et rendu plus « banal » que ce que nous pensions. En outre, Mol Lous et ses collègues ont découvert que certaines Super-Terres qui sont expulsées de leur système stellaire d’origine par des perturbations gravitationnelles ou d’autres mécanismes, pourraient potentiellement maintenir des habitats d’eau liquide pendant 84 milliards d’années. Ces « planètes rebelles » ne seraient pas affectés par la mort de leur étoile hôte. Selon Marit Mol Lous, « nos recherches montrent que les planètes habitables pourraient être très différentes de la Terre, et que nous devons rester ouverts d’esprit lorsque nous étudions de telles planètes potentiellement habitables ».

L’eau liquide : l’élément essentiel de la vie

L’étude a été menée à partir de modèles théoriques sur les Super-Terres, plutôt que d’observations réelles, car il est difficile de repérer ces Super-Terres avec les télescopes dont nous disposons actuellement. La plupart des exoplanètes sont détectées lorsqu’elles passent devant leur étoile par rapport à notre perspective sur Terre, ce qui provoque une légère baisse de la lumière de l’étoile. Les scientifiques soupçonnent depuis des années que les Super-Terres situées sur des orbites plus lointaines pourraient être des cibles intéressantes dans la recherche de vie extraterrestre. Les modèles suggèrent que ces planètes pourraient conserver leur atmosphère, dominée par des gaz d’hydrogène et d’hélium, pendant des milliards d’années.

Ces atmosphères sont différentes de celles qui entourent certaines planètes rocheuses de notre propre système solaire, dont la Terre, qui ont évolué vers des atmosphères contenant des composés plus complexes, tels que l’oxygène, le dioxyde de carbone et l’azote gazeux. Marit Mol Lous estime que « nous avons calculé combien de temps l’eau liquide pouvait être présente sur ce genre de planète ». Effectivement, l’eau liquide est l’ingrédient magique de la vie telle que nous la connaissons sur Terre, c’est pourquoi les scientifiques se focalisent sur cet élément dans la recherche d’une vie extraterrestre ailleurs dans l’univers. Mol Lous et ses collègues ont effectué plus de 1 000 simulations de planètes de masses, d’atmosphères et de distances orbitales différentes.

L’équipe a découvert que les planètes dont la masse est comprise entre une et dix fois celle de la Terre, et dont l’atmosphère est 100 à 1 000 fois plus épaisse que celle de la Terre, pourraient occuper une position privilégiée en termes d’habitabilité.