Lundi 2 mai, le Département de l’Énergie des États-Unis a annoncé un financement de 3,1 milliards de dollars pour améliorer la production nationale de batteries à haute capacité, rapporte Gizmodo. Joe Biden veut renforcer l’indépendance du pays dans le secteur avec pour objectif la démocratisation des véhicules électriques. L’exploitation des terres rares, nécessaires à la confection des batteries, représente le principal challenge.

80% des batteries viennent de Chine

Ce projet fait partie du plan de modernisation des infrastructures signé en 2021 par Biden. Aux 3,1 milliards de financements s’ajoutent 60 millions de dollars qui seront alloués à la recherche pour améliorer le recyclage des batteries. La Secrétaire à l’Énergie, Jennifer Granholm, a précisé que ce financement servira à « améliorer la technologie des batteries et leur capacité de stockage qui aidera à réduire notre dépendance aux énergies fossiles étrangères et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. »

La poursuite du tout électrique dans le secteur automobile inquiète sur un risque de pénurie de batterie, c’est par exemple le cas de Volvo qui n’ignore pas ce danger. Malgré ces préoccupations, l’objectif des États-Unis est clair : d’ici 2030 l’administration Biden souhaite que plus de la moitié des voitures vendues sur son territoire soient électriques. Pour ces voitures il faut des batteries lithium-ion qui viennent à 80% de Chine.

Ce financement vient en réponse à l’augmentation du prix des énergies fossiles et pour éviter les conséquences du dérèglement climatique. Pourtant, la confection des batteries requiert des minéraux et des terres rares dont l’extraction et le raffinage sont à l’origine de problématiques écologiques et économiques.

80% des métaux issus des terres rares sont traités et raffinés en Chine avant d’être importés aux États-Unis. Le financement devrait permettre de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en nickel, graphite, lithium, cobalt et terres rares pour permettre de fabriquer les batteries de façon plus « respectueuse et durable » selon le Département de l’Énergie.

Des matériaux de plus en plus rares

Ces matériaux sont rares et le deviendront encore plus dans le futur. Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié en 2021 note que dans les dix prochaines années, il faudra multiplier par six le nombre de matériaux pour répondre à la demande croissante en batteries. La demande en graphite quant à elle sera 25 fois plus importante dans les vingt prochaines années.

Pour autant, le gouvernement américain explique que le financement ne devrait pas servir à créer de nouvelles exploitations minières. Il a pour principal objectif d’améliorer la récupération et le traitement des matériaux bruts. Une grande partie de la somme permettra de moderniser et d’agrandir les infrastructures nécessaires à la fabrication et au recyclage des batteries.

Le Congo représente à lui seul 70% de la production de cobalt dans le monde et la Chine exerce un contrôle quasi total sur l’exploitation du précieux minerai, essentiel à la fabrication des batteries. Les États-Unis vont devoir lutter contre la domination chinoise s’ils comptent renforcer leur indépendance dans ce secteur. Le recyclage ne pourra probablement pas être la solution à long terme au problème de rareté des matériaux.