Selon un récent rapport produit grâce aux recherches de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), 3,7 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à un réseau haut débit. Pourtant, les chercheurs précisent que 85% de ces personnes sont bien à portée d’un réseau mobile.

La fracture numérique se creuse à cause de la crise du Covid-19

Ce rapport intitulé « The state of broadband: people-centred approaches for universal broadband » met en lumière les disparités de connectivité et d’accès à Internet à travers le monde. On peut notamment lire que : « l’augmentation massive de l’utilisation et de l’importance de la connectivité à l’Internet, déclenchée par la crise du COVID-19, contraste fortement avec le ralentissement de la croissance du nombre d’utilisateurs dans le monde et la persistance d’une fracture numérique pernicieuse ». Les chercheurs montrent que les pays les plus vulnérables, en raison de ressources plus limitées, sont ceux dont les niveaux d’adoption d’Internet sont les plus faibles.

Alors que le très haut débit est désormais majoritaire en France, la crise du Covid-19 a accentué les inégalités en termes d’accès à Internet et creusé un peu plus la fracture numérique au niveau mondial. Les chercheurs de l’UIT et de l’UNESCO précisent qu’en 2019, juste avant la crise, près de 87% des individus dans les pays développés étaient connectés à Internet, alors qu’à l’inverse, seuls 19% des individus dans les pays les moins avancés avaient un accès à un réseau haut débit. Pendant la crise sanitaire un accès au haut débit était pourtant précieux… Le plus cruel dans tout cela, c’est que 3,7 milliards de personnes vivent à portée d’un réseau mobile mais n’ont pas d’appareil pour se connecter.

Réduire cette fracture, c’est contribuer à réduire la pauvreté

Pour tenter de réduire cette fracture numérique, les chercheurs préconisent d’accentuer les efforts pour garantir le succès et l’évolution concrète vers les objectifs de 2030. Ils précisent que : « des investissements supplémentaires et des partenariats inclusifs peuvent faire progresser l’accès universel au haut débit, ce qui accélérera la croissance économique, contribuera à réduire la pauvreté, aura un impact sur le développement social et permettra de lutter contre le changement climatique ». Selon la Commission sur le haut débit pour le développement durable, un organe créé en 2010 par l’UIT et l’UNESCO, les efforts doivent se concentrer sur l’éducation au numérique.

Le président rwandais Paul Kagame, qui co-préside la Commission, a déclaré que : « la coopération numérique doit aller au-delà de l’accès au haut débit. Nous devons également combler la fracture numérique en ce qui concerne l’adoption et l’utilisation d’appareils et de services abordables. Nous devons aussi permettre une alphabétisation numérique ». Pour Houlin Zhao, secrétaire général de l’UIT estime que : « les technologies et services numériques, qui se sont révélés si essentiels pendant la crise, sont encore hors de portée, inabordables, inadaptés, trop compliqués à utiliser ou pas assez sûrs pour beaucoup trop de personnes dans le monde ».