L’édition 2021 du baromètre du numérique, publiée il y a quelques jours par l’Arcep, fait état de l’évolution du marché des télécoms depuis le premier confinement de mars 2020. Les revenus des opérateurs ont atteint près de 8,9 milliards d’euros au premier trimestre 2021 en France (+1,9%) et le nombre d’accès Internet à très haut débit est désormais majoritaire en France à 51%.

Le très haut débit progresse et les SMS déclinent

Selon l’Arcep : « la croissance du marché des télécoms est principalement portée par la hausse plus intense du nombre d’abonnements à haut et très haut débit et par la migration grandissante des accès cuivre vers ceux en fibre optique de bout en bout ». En effet, sur les 30,9 millions d’accès Internet en France, 15,7 millions sont désormais à très haut débit. Un record jamais atteint en France. Le très haut débit a donc gagné 11 points en un an.

Comme celui du très haut débit, le marché du mobile est lui aussi en pleine ascension : le revenu des terminaux mobiles a progressé de 12 % en un an si on compare le premier trimestre de l’année 2020 avec celui de l’année 2021. Il atteint désormais 741 millions d’euros. L’Arcep précise qu’il y a aujourd’hui en France 78,4 millions de cartes SIM en service et que neuf cartes sur dix fonctionnement avec des forfaits, ce qui représente 70,7 millions de cartes SIM.

Comme depuis plusieurs années, le SMS est une nouvelle fois en déclin au profit des messageries instantanées. Après une chute continue en 2020, le premier trimestre de l’année 2021 démarre sur la même lancée puisque le nombre de SMS envoyé chute de -24%. Un désamour qui, comme le précise l’Arcep dans le baromètre du numérique, profite évidemment aux applications de messageries instantanées qui progressent elles de 11,6%.

Cela ne doit pas faire oublier l’exclusion numérique

L’Arcep précise dans son rapport que : « cet essor du très haut débit ne doit pas invisibiliser l’exclusion numérique qui, elle, perdure. La part de personnes ne disposant à domicile d’aucun point d’entrée vers internet (ni ordinateur, ni tablette, ni smartphone) n’a pas changé entre 2019 et 2020 (9%). On recense également, dans la population, 9% de personnes n’ayant aucune adresse mail (ni personnelle, ni professionnelle) ». C’est la complète maîtrise des outils qui semble poser le plus de problème.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène : il peut s’agir d’un empêchement financier, surtout quand on constate que le prix de l’équipement ou de l’abonnement est prohibitif pour le très haut débit (même si la France fait partie des pays où les abonnements Internet sont les moins chers). C’est en tout cas ce que disent 23% des titulaires de « bas revenus », non équipés. Selon l’Arcep : « ils mettent effectivement en avant de telles raisons pour justifier de l’absence de connexion à leur domicile ». L’empêchement peut également résider dans la complexité de l’installation et de l’utilisation de la technologie.