Mois après mois, le projet Starlink de l’entrepreneur Elon Musk se concrétise. Récemment, SpaceX expliquait notamment que la couverture globale de son service pourrait être atteinte dès le mois de septembre 2021. De plus en plus d’acteurs semblent aussi être intéressés par cette offre d’internet satellitaire. Il est possible de citer le cas des compagnies aériennes souhaitant fournir du Wi-Fi à leurs voyageurs, le récent partenariat avec Google Cloud pour répondre aux besoins des entreprises ou encore la possible subvention de l’Allemagne au projet afin de réduire la fracture numérique. Sur ce terrain, SpaceX risque à l’avenir de se heurter à une concurrence de taille, en Chine.

Des projets d’internet satellitaire bientôt lancés en Chine

Avec près de 70 000 utilisateurs et plus de 1 500 satellites déployés, le projet Starlink semble être sur de bons rails. La Chine compte cependant proposer sa propre solution afin d’offrir un service d’internet satellitaire alternatif à ses concitoyens. Trois constellations satellitaires (Hongyan, Hongyun and Xingyun) sont ainsi au programme pour les sociétés China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) et China Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC). 500 satellites devraient ainsi arriver prochainement en orbite terrestre basse.

Le China Satellite Network Group a été créé fin avril pour planifier le développement de l’internet satellitaire du pays et coordonner les ressources. Surnommé China SatNet, le groupe a pour objectif de construire deux constellations de satellites en orbite terrestre basse comptabilisant 12 992 satellites. Il est d’ailleurs déjà classé 26e sur une liste officielle de 98 entreprises d’État. Selon les analystes, cette liste permet de connaitre l’importance qu’accorde Pékin à certaines entreprises.

Lan Tianyi, fondateur et PDG du cabinet de conseil spatial Ultimate Blue Nebula basé à Pékin, explique que « la création de SatNet stimulera l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement spatiale, car elle doit se procurer des satellites et des services de lancement ». En effet, même si la première constellation satellitaire à large bande ne sera très probablement pas gérée par une entreprise privée, la Chine devra obligatoirement se fournir auprès d’acteurs privés afin de confectionner les fusées et les satellites.

Blaine Curcio, fondateur d’Orbital Gateway Consulting, affirme ainsi que « si la Chine veut lancer des milliers ou des dizaines de milliers de satellites, elle a besoin de beaucoup de fusées ». Il estime notamment qu’« une grande partie des futures fusées du CASC [China Aerospace Science and Technology Corporation] sont déjà réservées. Ils ont des missions, notamment vers Mars et la station spatiale chinoise, donc les entreprises privées de fusées peuvent contribuer ».

Le projet n’étant qu’à ses prémices, il faudra maintenant patienter pour voir comment la Chine compte déployer sa constellation satellitaire, avec quels acteurs et à quelle vitesse.