De toutes nouvelles révélations laissent penser qu’un ancien fonctionnaire du gouvernement chinois aurait dirigé la politique de contenu diffusée sur TikTok au moment où la portée de l’application devenait mondiale. Voilà qui ne va pas aller dans le sens de ByteDance…

Un diplomate à la gestion du contenu chez TikTok

Selon deux personnes très proches de la direction de TikTok, Cai Zheng, un chinois ayant travaillé pour l’ambassade de Chine à Téhéran pendant 4 ans, aurait aussi dirigé la politique mondiale du contenu chez ByteDance depuis Pékin jusqu’au début de cette année 2020. Il aurait quitté l’entreprise au moment où TikTok a annoncé que les derniers modérateurs de contenus étrangers quittaient la Chine pour mettre fin aux soupçons (a priori fondés) d’ingérence du gouvernement chinois.

Comment ne pas douter de l’intégrité de TikTok quand on sait que Cai Zheng, en lien direct avec le gouvernement chinois, était au cœur du groupe. Il était même aux commandes de la politique du contenu. Cela soulève évidemment des inquiétudes quant au fait que le gouvernement chinois aurait un quelconque impact sur les opérations de TikTok. De quoi nourrir les soupçons et les menaces de Donald Trump qui va très probablement pouvoir appuyer un peu plus les restrictions à venir.

Cai Zheng est arrivé chez ByteDance en 2018, à une époque où Pékin commençait sérieusement à s’intéresser à TikTok pour s’assurer que les vidéos diffusées sur le réseau social étaient dans la même lignée que celles diffusées sur Douyin, le cousin chinois de TikTok. Le gouvernement chinois aurait même fait pression sur Zheng en l’obligeant à présenter des excuses et à se rapprocher de la ligne du gouvernement. L’ancien diplomate a même développé des normes pour définir les vidéos « appropriées » sur TikTok.

Le gouvernement chinois était-il derrière la stratégie du réseau social ?

Même s’il n’est pas décrit comme un communiste dans l’âme, son passé et sa formation ont probablement pu influer sur sa manière de voir les choses chez TikTok. Il est à l’origine de la stratégie qui a permis à TikTok d’éviter que des contenus douteux ne soient diffusés sur la plateforme. On pense évidemment aux vidéos pour sensibiliser à la détention massive des musulmans ouïgours dans la région du Xinjiang en Chine. Des vidéos éliminées « par erreur » selon le réseau social.

Un représentant de TikTok a déclaré que : « Cai Zheng n’a pas participé à l’élaboration de ces politiques car elles sont antérieures à son arrivé. Il a travaillé avec nos équipes régionales et locales, de plus en plus nombreuses, à la définition de nos premières politiques de contenu ». Aujourd’hui, les vidéos sont modérées depuis Los Angeles, Dublin, Singapour et un autre centre dans la Silicon Valley.

ByteDance affirme qu’au moment de l’embauche de Zheng son passé de diplomate n’aurait pas joué et qu’il n’y a eu « aucune conversation avec le gouvernement chinois lors du processus d’embauche ».