Une équipe de scientifiques allemands, travaillant au Centre Helmholtz à Leipzig, a identifié une souche de bactéries capable de favoriser la dégradation de certains plastiques à base de polyuréthane. Leurs travaux ont été publiés le 27 mars 2020 dans la revue Frontiers in Microbiology. Un début de réponse au plus grand problème de tous les temps ?

Une bactérie mangeuse de plastique ?

Selon le le Dr Hermann J. Heipieper, auteur principal de cette étude : « cette découverte représente une étape importante pour pouvoir détruire des produits en polyuréthane, habituellement difficiles à recycler. Nous avons découvert qu’une bactérie peut utiliser ce composé plastique comme seule source de carbone, d’azote et d’énergie. En d’autres termes, elle est capable de se nourrir des plastiques à base de polyuréthane ».

Les plastiques en polyuréthane représentent une partie considérable de nos déchets. En 2015, l’Europe comptabilisait 3,5 millions de tonnes de ces plastiques difficilement recyclables. Le polyuréthane a des propriétés intéressantes pour les industriels. On le retrouve dans des réfrigérateurs, des chaussures ou encore des meubles. Il est reconnu pour ses propriétés de légèreté, d’isolation et de flexibilité. Seul bémol et pas des moindres : il demande beaucoup d’énergie pour être recyclé car il ne fond pas lorsqu’il est chauffé.

L’équipe de scientifiques allemands a réussi à isoler une bactérie du nom de « Pseudomonas sp. TDA1 ». Ce microbe serait capable de métaboliser certains composés chimiques du plastique pour en tirer de l’énergie. Le Dr Christian Eberlein du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale estime que : « cette caractéristique est également appelée tolérance aux solvants et il s’agit d’une forme de micro-organismes extrêmophiles ».

Des découvertes de plus en plus prometteuses

Une découverte qui nous rappelle forcément celle de cette bactérie E.coli mangeuse de CO2. Selon les chercheurs à l’origine de l’étude, en limitant les apports en sucre et en exposant les bactéries à du CO2, au bout de 200 jours, les premières cellules étaient capables d’utiliser le CO2 comme source de carbone sont apparues.

Enfin, 100 jours plus tard, ces dernières ont pris le pas sur les autres, dont la consommation était limitée. Les bactéries modifiées préfèrent toujours le sucre si elles ont la possibilité de choisir, mais elles sont bel et bien devenues des dévoreuses de dioxyde de carbone. Une bactérie qui pourrait être très utile quand on sait que la quantité de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée.