Lundi 17 février, Alstom et Bombardier ont confirmé la nouvelle : le géant canadien va céder ses trains et ses métros à la société française Alstom. La transaction pourrait s’élever à plus de 6 milliards d’euros. Le rachat devrait officiellement prendre effet au premier semestre 2021.

Alstom renforce sa bonne position dans les transports

Il semblerait qu’Alstom n’ait pas digéré le refus de la Commission européenne concernant la fusion du géant français avec l’allemand Siemens. Cette décision n’a pas entamé l’appétit d’Alstom qui veut maintenant prendre sa revanche. L’entreprise canadienne Bombardier est dans le viseur du français. En effet, Alstom vient d’annoncer qu’elle s’apprêtait à racheter à hauteur de 100%, la division « Transport » du canadien.

Avec ce rachat, Alstom va pouvoir conforter sa place de numéro 2 mondial dans le secteur des transports. Pour Henri Poupart-Lafarge, PDG actuel d’Alstom : « cette acquisition renforcera notre présence internationale ainsi que notre capacité à répondre à la demande toujours plus importante de solutions de mobilité durable. Bombardier Transport apportera à Alstom une complémentarité géographique et industrielle sur des marchés en croissance, ainsi que des plateformes technologiques additionnelles ».

Les concurrents chinois montrent les crocs

Le leader incontesté du marché s’appelle CRRC. Une entreprise chinoise très loin devant le français. Pour le moment le chinois réalise toujours 90% de ses transactions sur le marché chinois. Pourtant son appétit ne cesse de s’étendre. Alstom veut se préparer à l’éventualité que CRRC débarque un jour sur d’autres marchés. À ce propos, CRRC a déjà montré les crocs en rachetant Vossloh Locomotives. De quoi agacer Bruno Le Maire.

En décembre 2019, Margrethe Vestager disait vouloir revoir les règles de la concurrence européenne, plus adaptée à notre époque, selon ses dires. Elle précisait à l’époque que : « l’Union européenne doit adapter ces règles sur la concurrence car elles datent de 1997 ». Derrière cette prise de position, les pressions conjuguées de Paris et Berlin qui ont mal vécu le rejet par la commission de la fusion entre Siemens et Alstom.

La commissaire européenne a reconnu que « les défis auxquels nous sommes confrontés au début de cette nouvelle décennie nous obligent à réexaminer les outils que nous utilisons pour faire respecter les règles de concurrence ». Vous l’aurez compris, l’objectif de cette prise de position est de faire face aux nouveaux enjeux de la mondialisation et de donner la capacité à l’Europe de répondre à la concurrence mondiale, notamment chinoise.