Les autorités monétaires de Singapour ont voulu « remuer » le secteur bancaire dans la cité-État. Il semblerait que leurs actions ne soient pas vaines puisque ce sont 21 consortiums différents qui ont déposé des demandes de licences pour créer des banques numériques.

Singapour veut libéraliser le secteur bancaire

À la fin du mois de décembre, on se souvient que Grab et Singtel, deux sociétés singapouriennes, déposaient justement une demande officielle pour obtenir la licence de banque numérique à Singapour. Ensemble, les deux sociétés veulent obtenir une licence pour proposer des produits bancaires en ligne à leurs clients. Grab détiendra 60% des parts et Singtel les 40% restants. Les deux sociétés semblent “déterminées à contribuer au secteur des services financiers avec une offre différenciante qui répond aux besoins des consommateurs et des entreprises à Singapour”.

Ces deux sociétés ne sont pas les seules à s’être intéressées à ce secteur porteur. En effet, 21 autres consortiums ont déposé des demandes pour obtenir cette même licence. L’année dernière, la Monetary Authority of Singapore (MAS) a déclaré qu’elle délivrerait deux licences bancaires numériques complètes et trois licences bancaires de gros numériques, pour permettre à de nouveaux acteurs technologiques de défier les banques traditionnelles de la ville-État.

Le régulateur singapourien rendra sa décision en juin et les gagnants pourront démarrer leurs activités d’ici 2021. Pour obtenir cette licence, les demandeurs doivent être « ancrés à Singapour, contrôlés par des Singapouriens et avoir leur siège social à Singapour », d’après la MAS. Au départ, les entités retenues fonctionneront avec certaines restrictions : elles devront notamment avoir au moins 11 millions de dollars (9,9 millions d’euros) financés par les fondateurs ou leurs actionnaires. De plus elles ne pourront collecter qu’un maximum de 50 millions de dollars de dépôts totaux.

Les banques numériques et la France

Si les banques numériques prolifèrent à travers le monde, en France, les banques traditionnelles gênent leur développement. C’est ce que révèle une récente étude de l’UFC Que Choisir qui estime que le mandat de mobilité bancaire fonctionne mal. En effet, l’association estime qu’en ce début d’année 2020, les banques traditionnelles bloquent la portabilité des numéros de compte bancaire, ce qui empêche un client de transférer facilement ses produits sur un autre compte. L’UFC Que Choisir précise que ces actions relèvent d’une position dominante et d’un comportement anticoncurrentiel.

En France toujours, les tarifs des banques en ligne sont attrayants. En 2020, les banques traditionnelles réduisent très légèrement leurs tarifs de 0,3%. C’est ridicule en comparaison des banques en ligne qui prévoient de réduire leurs tarifs de 12%. Quand on sait que les tarifs des néobanques sont déjà très bas, on peut se poser des questions. Pourtant depuis 2009, l’UFC souligne que l’évolution tarifaire des banques est estimée à près de 25% supérieure à l’inflation.