Le 18 décembre, IBM annonçait le lancement des recherches pour construire une batterie sans cobalt. L’annonce a été faite quelques jours après le dépôt d’une plainte contre Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla pour avoir encouragé l’exploitation des enfants dans les mines d’extraction de cobalt. Aujourd’hui un peu plus de détails sur la composition de cette batterie imaginée par IBM a été publié.

Une batterie qui devrait être plus performante que ses concurrentes

Le laboratoire IBM research lancé sur le projet déclare pouvoir construire une batterie à partir de minéraux et de composants trouvés dans la mer.

L’appareil présenterait également une meilleure résistance au feu, jugée « ininflammable » et capable de se recharger à 80% en 5 min : « Cette combinaison unique de la cathode et de l’électrolyte a démontré sa capacité à supprimer les dendrites de lithium métal pendant la charge, réduisant ainsi l’inflammabilité » déclare IBM.

Le laboratoire déclare également avoir conduit des tests démontrant que la batterie pouvait être conçue pour un cycle de vie prolongé. Elle représenterait un coût inférieur, car le cobalt et le nickel nécessitent habituellement d’être lourdement approvisionnés en énergie. L’appareil disposerait d’une haute densité d’énergie comparable à la batterie lithium-ion de pointe, plus de 800 Wh/L et aurait une densité de puissance supérieure (1000 W/L).

Difficile d’en savoir plus pour le moment

IBM déclare avoir mis en place une technique d’intelligence artificielle pour repérer des matériaux plus sûrs et améliorer les performances de la batterie. Enfin, Young-hye Na, manager en innovation chez IBM déclare que le laboratoire a construit des prototypes de cellules de poche, donnant ainsi au groupe la certitude qu’il pourrait développer un produit commercial pour des applications limitées, d’ici un à deux ans. À voir si les travaux menés en amont de IBM RXN for Chemistry, un outil pour prédire les réactions chimiques, ont été utilisés.

D’après Donald Sadoway, professeur de chimie des matériaux à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), les capacités de cette batterie présentées par IBM en font un objet stupéfiant. Il ajoute toutefois que le peu de détails émis sur la composition de la batterie est étonnant. Selon lui, sans dévoiler tout leur projet, de plus amples informations pouvaient être émises dans le milieu professionnel.

D’autre part, si la batterie imaginée par IBM peut se passer de cobalt et de nickel, il n’est pas dit qu’elle ne soit pas composée de lithium d’après lui. Enfin si l’extraction des composants d’eau de mer semble plus respectueux de l’environnement que celle pratiquée dans les mines de cobalt, elle reste toutefois délicate. Il faudra vraisemblablement attendre quelques temps avant d’en savoir plus.