IBM a le sens du timing, c’est le moins qu’on puisse dire. Le 18 décembre, l’équipe d’IBM Research annonce le lancement de son nouveau projet : une batterie sans métaux lourds, et donc sans cobalt, et sans nickel. Recherche qui tombe à point nommé, quand trois jours plus tôt, une plainte est officiellement déposée par l’organisation Human Rights Advocates contre Apple, Google, Dell, Microsoft et Tesla au nom de 14 familles de la République démocratique du Congo. Les entreprises sont accusées d’avoir volontairement ignoré l’exploitation d’enfants, forcés de travailler dans les mines d’extraction de cobalt.

Un contexte peu reluisant

Le cobalt est utilisé dans la conception des batteries lithium-ion. Les mêmes destinées aux smartphones, ordinateurs portables, tablettes, et voitures électriques. Le matériau provient principalement des sols en République démocratique du Congo. Les mines d’extraction sont réputées pour détruire l’environnement tout autour, mais surtout pour faire travailler les enfants.

Depuis trois ans, Amnesty International dénonçait le travail forcé des enfants dans les mines d’extraction de cobalt dans un pays en proie à la corruption. Si les géants de la tech réussissaient jusque-là à ignorer ces déclarations sans être inquiétés à outre mesure, une plainte a été déposée à leur encontre à Washington le 15 décembre 2019, déclarait le Guardian.

C’est alors que 72h après cette annonce, le laboratoire d’IBM déclare travailler sur un système de batterie dépourvu de métaux lourds.

Une batterie qui n’en est qu’à ses balbutiements

Ce type de batterie serait préférable aux batteries lithium-ion, pour des raisons environnementales, et humanitaires se charge de rappeler IBM dans son communiqué.

Trois matériaux jusqu’ici jamais utilisés de manière combinée seraient intégrés, et extraits depuis l’eau de mer. Le communiqué ne précise pas de quels matériaux il s’agit exactement, et insiste davantage sur la fiabilité du liquide électrolyte, qui réduit le risque d’inflammabilité.

Nouveau prototype de batterie sans métaux lourds développé par IBM

Crédit : IBM

D’après IBM, les capacités de cette nouvelle batterie augmenteraient la puissance, la densité (800 watts heure par litre), et la rapidité du temps de charge. Le groupe a déclaré travailler en collaboration avec le centre de recherche et développement de Mercedes-Benz, Central Glass (fournisseur d’électrolyte), et Sidus (fabricant de batterie) : « Tandis que le développement de cette batterie est encore en phase d’exploration, nous espérons faire naître un écosystème qui mènera à la réalisation concrète de cette batterie ».

IBM va-t-elle breveter ces batteries et en tirer profit, ou la société souhaite-t-elle rentrer sur ce secteur, et le transformer en profondeur ?