Si vous connaissez un peu ce grand pays de l’Oncle Sam, ou si vous avez regardé House of Cards (entre autres), vous savez que le lobbying est une pratique courante et admise. Tantôt des grandes multinationales, tantôt des fondations oeuvrant pour le bien commun, vont tenter de convaincre des gouverneurs ou des sénateurs du bien fondé de leur cause.

En pleine année de Cambridge Analytica, de la fin de la neutralité du net, et d’autres sujets touchant directement les GAFAM, ces derniers ont dépensé plus de 64 millions de dollars en lobbying durant l’année 2018. C’est ce qu’a annoncé Reuters cette semaine d’après des documents du Lobbying Report publiés par le Sénat américain.

Les dépenses en lobbying des GAFAM en 2018

Étant donné son rôle aux États-Unis et sa maxime « don’t be evil », Google occupe la première place des GAFAM qui ont le plus dépensé en lobbying en 2018. Quelques scandales dans le cadre de ses travaux avec le pentagone, ou dans le développement d’un moteur de recherche acceptable par le gouvernement chinois. Ainsi, la firme de Mountain View a utilisé une enveloppe de 21,2 millions de dollars l’année dernière, contre 18,04 millions en 2017. Google occupe également la tête de l’augmentation la plus forte, puisque son budget lobbying a augmenté de 17,52%.

Le géant du web est suivi par Amazon, qui a tout de même dépensé 40% de moins, pour un total de 14,2 millions de dollars. Arrive ensuite Facebook (12,62M$), malgré ses casseroles de 2018, le réseau social n’aura pas eu beaucoup à influencer le sénat. Une telle approche aurait certainement été très mal perçue. En 4ème place on retrouve Microsoft avec 9,52M$, et enfin, Apple, en bon dernier, avec 6,62M$. Fait notable : Apple est la seule société à avoir réduit ses dépenses.

combien dépensent les GAFAM en lobbying aux USA

Évolution des dépenses en millions de dollars.

Au total, on dépasse les 64 millions de dollars dépensés, ce chiffre est en hausse de 10% par rapport à 2017. Les géants de la technologie ont eu un rôle très médiatique cette année, ce qui justifie probablement cette hausse. Elles ont d’abord été dans l’obligation d’expliquer au Sénat comment elles protègent les données de leurs utilisateurs. Également, elles ont en partie été pointées du doigt pour avoir laissé la Russie déployer des campagnes d’influence.

Il ne faut pas forcément voir le lobbying comme quelque chose de mauvais aux États-Unis. Si l’idée principale pour les GAFAM est de protéger leurs intérêts leur lutte contre la fin de la neutralité du net a été importante et ponctuée de prises de paroles. En revanche, ce qu’il serait intéressant de présenter, ce sont les dépenses effectuées en Europe.