Nicolas Hulot propose de relancer la taxe carbone et c’est probablement une bonne nouvelle pour l’écologie sonore. Car le carbone aggrave un monde déjà bruyant. Dans ce monde, la terre, les animaux et les hommes jouent chacun leur partition. Mais l’humanité joue un peu plus fort que les autres. Les révolutions industrielles successives et l’arrivée du pétrole ont à la fois polluées l’air et les oreilles des habitants de cette planète.

Dans le lot, le pub bruyant du bout de votre rue ne pèse pas lourd. La palme de la pollution sonore est attribuée à nos activités économiques. L’écologie sonore, c’est avant tout une lutte contre les émissions sonores de l’industrie et contre les dégâts considérables que ce bruit provoque sur nos vies et sur la nature.

L’impact du bruit sur nos vies

On vous entend déjà penser que c’est une affaire de mélomane, de bobo à barbe fan de Hulot. Détrompez-vous, l’augmentation des décibels dans nos vies crées des pathologies, des stress et des troubles divers très handicapant pour la société.

« En France selon l’IFEN, le bruit est la deuxième cause de pathologies professionnelles (9,4 %) »

« Les niveaux de bruit nocturne de 50 dB(A) peuvent augmenter le risque d’infarctus du myocarde »

Sans compter que les nuisances sonores ont un coût ! En 2016, 57 milliards d’euros dont 16,2 milliards par an rien que pour l’Île-de-France (selon bruitparif). Des problématiques qui ne reste pas concentrées sur nos villes. Beaucoup d’animaux sont touchés et fortement perturbés. Le chant des baleines d’Hawaï, les conversations des orangs-outangs de Bornéo ou les chants des oiseaux d’Alaska se sont transformés ou arrêtés à cause d’une humanité anormalement bruyante.

La solution électrique ?

La bonne nouvelle, c’est qu’un futur moins sonore semble en marche. Le moteur à explosion n’en à plus pour très longtemps et la « share economy » fait que les voitures pourraient devenir des objets optionnels que l’on partage. Les avions pourraient à leurs tours devenir moins carboné, plus écologique et donc moins bruyant. Solar Impulse, montre la voie aux transports de masse propre, tandis que Tesla explore méthodiquement les solutions pour rendre les camions plus propre et moins bruyant.

Solar impulse

Les spécialistes n’imaginent pas encore des villes sans voitures, mais la pollution sonore devrait néanmoins décroître de façon spectaculaire en même temps que les émissions de carbone dans les décennies à venir dans les pays développés.

Définir nos paysages sonores

L’autre manière d’agir pour l’écologie sonore est de redéfinir nos paysages sonores libérés par le moteur à explosion. Légiférer d’une main pour éviter les prochaines invasions de décibel et enfin construire une identité sonore nouvelle pour nos villes.

Urbaniste et architecte sont à l’oeuvre pour créer les villes de demain, mais combien d’entre eux ont le souci d’une ville agréable à l’oreille? Quant aux politiques, l’écologie sonore n’est entendue que sous une forme répressive  et rarement sous la forme du design sonore et de l’anticipation de la qualité sonore pour le public.

La route est encore longue. Prenez une gare Parisienne et observez l’accumulation des bruits techniques (trains et autres), des sons du public et des émissions diverses. L’ensemble constitue un paysage sonore désagréable que personne n’est en charge d’organiser.
Soit le public subit, soit il porte un casque pour masquer la cacophonie par une musique encore plus forte. Entre ces deux choix, nos contemporains on d’ors et déjà choisi et ce n’est pas une bonne nouvelle.