Les clients de VMware ne sont pas satisfaits des changements annoncés par Hock Tan, PDG de Broadcom, la semaine dernière. Selon eux, ils « n’abordent pas les questions clés » qui les préoccupent.

Broadcom « remue le couteau dans la plaie »

« En cherchant à présenter cette démarche comme favorable à la concurrence et à l’innovation par l’adoption d’une approche de licence par abonnement, Broadcom tente d’obscurcir les principaux enjeux de ce litige », dénonce l’organisme CISPE, l’association française des utilisateurs professionnels Cigref et le fournisseur autrichien de services cloud Anexia dans un communiqué.

Ils répondent à un billet de blog publié la semaine dernière par Hock Tan, dirigeant de Broadcom, dans lequel il annonçait des modifications visant à réduire les effets indésirables des changements de licence pour les clients de VMware. Des changements qui peuvent s’apparenter à un écran de fumée, d’après ses détracteurs, car ils ne répondent pas à leurs inquiétudes premières.

« Ce qui menace la viabilité économique de nombreux services cloud utilisés par les clients en Europe, ce sont les hausses de prix massives et injustifiables, le regroupement des produits, la modification de la base de facturation et l’imposition de conditions de licence logicielle injustes qui limitent le choix et enferment les clients et les partenaires », s’insurgent-ils.

Afin d’apaiser les utilisateurs mécontents, Broadcom a annoncé « un accès gratuit aux correctifs de sécurité de type “zero-day” pour les versions prises en charge de vSphere ». Une initiative qui « remue le couteau dans la plaie », estiment les différentes organisations. « Le fait de ne promettre rien de plus que de corriger les failles logicielles critiques qui apparaissent dans le produit à moins que le client ne décide de passer à la nouvelle licence d’abonnement frise le racket », poursuivent-ils.

Enquête de la Commission européenne

« Enfin, en faisant la leçon aux clients sur ce dont ils ont besoin et en insistant, contre toute évidence, sur le fait que les nouveaux prix sont plus bas, Broadcom illustre une nouvelle fois sa capacité et sa propension à agir de manière indépendante et contre les intérêts de ses clients et partenaires », fustigent les auteurs du communiqué.

Broadcom a finalisé le rachat de VMware en novembre 2023 pour un montant de 61 milliards de dollars. Compte tenu de l’ampleur de l’opération, la Commission européenne est intervenue, et a obtenu de nombreux engagements de la part du géant des semi-conducteurs. Ces derniers visaient à garantir la concurrence au sein de l’Union européenne (UE), tout en protégeant les clients existants de l’éditeur de logiciels.

La Commission européenne enquête depuis la semaine dernière sur les changements apportés par Broadcom aux offres de VMware.