L’autorité de la concurrence italienne (AGCM) a annoncé avoir ouvert une enquête sur Booking la semaine dernière. Elle a également déclaré que les locaux de la plateforme néerlandaise ont été perquisitionnés par la Guardia di Finanza, la police douanière et financière italienne.

L’agence de voyages en ligne est soupçonnée d’abuser de sa position dominante sur le marché. L’AGCM pointe le programme “Partenaires préférés” de Booking. Celui-ci apporte une bien meilleure visibilité aux hébergeurs. Sur sa page dédiée, l’offre de Booking promet « jusqu’à 65 % de vues supplémentaires sur leur page et en moyenne 20 % de réservations en plus ». Pour en bénéficier, les hôteliers doivent accepter une « légère hausse » des commissions.

L’autorité italienne s’inquiète ainsi d’une gestion du programme qui entraverait « une concurrence effective sur le marché, au moins à l’échelle nationale, pour les services de courtage et de réservations hôteliers en ligne ». Pour les consommateurs, cela se traduirait par une hausse des prix et une restriction des choix.

« Nous coopérons pleinement avec la Guardia di Finanza et l’autorité italienne de la concurrence », a soutenu un porte-parole de l’agence de voyages en ligne.

Ce n’est pas la première fois que Booking est visé par une autorité de la concurrence. En l’espace de dix ans, elle a été dans le giron de celles de la France, de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la République tchèque, de la Suède, de la Suisse, de l’Autriche, de la Hongrie et de l’Allemagne.

En Espagne, la Commission nationale des marchés et de la concurrence s’est prononcée sur une amende de 486 millions d’euros le 22 février dernier. Elle avait été saisie par l’Association des entreprises hôtelières de Madrid et l’Association espagnole des directeurs d’hôtels en 2022. Les deux associations de professionnels reprochaient à la plateforme néerlandaise des tarifs trop élevés, sans distinction préférentielle pour les petits établissements.

En septembre 2023, la Commission européenne a bloqué le rachat du groupe suédois eTraveli par Booking compte tenu d’une menace pour la concurrence. En 2020, le gouvernement français avait proposé une autre solution à ce problème : développer une plateforme dédiée au tourisme pour concurrencer Airbnb et Booking.

« Même si nous travaillons avec les autorités [italiennes], nous sommes absolument convaincus que les préoccupations concernant la concurrence devraient être traitées directement avec l’Union européenne, conformément à leurs propositions réglementaires actuelles, et non pays par pays », a déclaré un autre porte-parole de l’entreprise.