L’adoption de l’intelligence artificielle (IA) générative s’opère également dans le domaine de l’éducation supérieure. Selon une étude menée par le cabinet de conseil Tyron Partners, la moitié des étudiants utilisent régulièrement la technologie.

L’IA « transforme l’apprentissage »

Dès le lancement de ChatGPT en 2022, des établissements de renom ont banni son usage par leurs élèves. C’est notamment le cas de certaines écoles new-yorkaises et de Science Po en France. Malgré ces efforts, les élèves sont toujours plus nombreux à se tourner vers ce type de modèles.

Pour mener à bien son enquête, Tyron Partners s’est rapproché de Turnitin, dont l’outil permet la détection du plagiat. 1 000 professeurs de l’enseignement supérieur et 1 600 étudiants ont été interrogés. La firme note que l’usage de l’IA générative est en constante augmentation, bien que seulement 12 % des élèves disent l’utiliser quotidiennement.

De son côté, Turnitin a analysé plus de 200 millions de dissertations soumises par les étudiants au cours de l’année écoulée. 11 %, soit 22 millions, montraient des signes d’utilisation de l’IA. Beaucoup d’élèves se tournent vers la technologie pour mieux comprendre et analyser des textes ou des concepts. En revanche, 6 millions d’entre elles (3 %) contenaient au moins 80 % du contenu généré par une IA.

« Nous nous trouvons à un moment important de l’éducation où les technologies transforment l’apprentissage et où le besoin d’intégrité académique est plus critique que jamais », commente Annie Chechitelli, chef de produit de Turnitin. Conscients de ce pivotement, les professeurs sont de plus en plus nombreux à accepter l’utilisation modérée de l’IA, en tant qu’assistant à l’écriture par exemple.

Une infographie des usages de l'IA générative par les étudiants.

Les usages de l’IA générative par les étudiants. Infographie : Tyron Partners.

Apprendre aux élèves à utiliser l’IA

L’étude perçoit une tendance notable : l’adoption de l’IA semble partie pour durer. 75 % des élèves qui l’utilisent indiquent qu’ils continueront de le faire, même si leurs professeurs ou leurs institutions l’interdisent.

Professeurs et étudiants s’accordent pour dire que la maîtrise des outils d’IA générative sera nécessaire pour réussir sur le marché du travail. 75 % des professeurs exploitant la technologie en sont même persuadés.

Désormais, la question n’est pas de savoir si les élèves doivent se tourner vers l’IA, mais plutôt dans quelle mesure, conclut l’étude. Les étudiants doivent être en mesure de pouvoir utiliser les bienfaits de la technologie tout en conservant leur esprit critique et leur capacité à analyser, argumenter et rédiger.

L’usage de l’IA par les élèves fait également naître des craintes, car aucun outil actuel, malgré leur puissance, n’est infaillible. Les modèles sont en effet sujets à un phénomène baptisé « hallucination », c’est-à-dire qu’ils génèrent de fausses informations en prétendant qu’elles sont réelles. Dans ce contexte, éduquer les élèves à pouvoir détecter ce type d’erreurs s’avère primordial.