L’AI Index 2024 de l’Institut de Stanford, publié le 15 avril, dresse un état des lieux du secteur de l’intelligence artificielle. L’année 2023 a été marquée par une explosion des investissements dans l’IA générative, passés de 2,7 milliards d’euros à 23,7 milliards entre 2022 et 2023. Dans le même temps, ceux dans l’IA chutent depuis trois années consécutives. L’AI Index note également une augmentation des modèles de fondation multimodaux, de nouvelles réglementations et une opinion toujours plus préoccupée par le sujet.
Le développement de l’IA reste dominé par des acteurs privés comme Microsoft qui collabore avec OpenAI, ou Google qui travaille sur Gemini et RT-2. L’année passée, 108 modèles de fondation viennent d’industriels, 28 d’académies, neuf d’une collaboration entre ces deux derniers acteurs et quatre de gouvernements. Sachant que plus les modèles développés sont performants plus les coûts augmentent, la tendance devrait se poursuivre.
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Dans la course à l’innovation, les États-Unis ressortent comme les grands gagnants. En deuxième position, la Chine est nettement en dessous, autant en termes d’investissements que de modèles développés. Cocorico, la France se classe en troisième position des modèles notables de machine learning, avec huit modèles développés, derrière les États-Unis (61 modèles) et la Chine (15 modèles).
L’AI Index souligne également une part croissante de l’open source. Entre 2021 et 2023, le nombre de modèles de fondation en open source a presque doublé, passant de 33,3 % à 65,7 %. Toutefois, les modèles privés restent les plus efficaces avec un avantage de performance médian de 24,2 %.
Hausse des usages et des inquiétudes
Les entreprises utilisent de plus en plus l’intelligence artificielle. En 2017, elles étaient 20 %. Cinq ans plus tard, le chiffre est passé à 50 % pour atteindre 55 % l’année passée. L’IA est majoritairement utilisée, à 26 %, pour l’automatisation des centres d’appels.
Cette croissance s’accompagne de craintes au sein de l’opinion publique. En Australie, 69 % des sondés se déclarent stressés par le développement de l’IA. Au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis, ils sont également plus de 60 %. En France, près de la moitié des répondants se déclarent mal à l’aise. À 23 %, les japonais sont les moins inquiets.
Par ailleurs, un peu moins de 60 % des travailleurs s’attendent à ce que l’IA modifie leur travail et plus d’un tiers d’entre eux estime qu’ils seront remplacés par la machine. Les personnes à haut niveau d’études, de revenus et de pouvoir décisionnel estiment que l’IA aura un impact sur leur emploi.
Ces craintes pourraient s’estomper avec la mise en place de réglementations, comme l’AI Act européen. Aux États-Unis, des mesures sont également prises. Le Bureau du copyright des États-Unis et la bibliothèque du Congrès ont pris des mesures sur les droits d’auteur dans l’IA. La Securities and Exchange Commission a élaboré des stratégies en matière de cybersécurité.