Le département d’État des États-Unis a annoncé le 28 mars, s’être associé avec le Mexique dans le but de développer sa chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs. Cette collaboration s’appuie sur le Chips & Science Act ratifié par Joe Biden en août 2022 qui vise à accélérer la production de composants électroniques pour le compte de la superpuissance.
Le Mexique, nouvel El Dorodo des semi-conducteurs
Lors de la promulgation de cette loi, un fonds de 500 millions de dollars a été mis en place pour le développement de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs grâce à des initiatives avec des pays alliés ou partenaires. Une partie de cette enveloppe sera utilisée avec l’aide du Mexique. Dans les prochains mois, Washington fera une évaluation de l’industrie mexicaine des semi-conducteurs, de ses besoins en main-d’œuvre, et du cadre réglementaire qui régit le secteur. À la suite de cet audit, un plan d’action sera défini pour les prochaines années.
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« La fabrication de produits essentiels, allant des véhicules aux dispositifs médicaux, repose sur la solidité et la résilience de la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs », a insisté le département d’État dans son communiqué. Ne pouvant pas compter sur la Chine avec qui elle est en rivalité technologique, les États-Unis cherchent à ce que les plus grandes entreprises spécialisées en semi-conducteurs, notamment celles basées à Taïwan, viennent s’installer sur le sol mexicain.
De cette manière, ils pourront s’appuyer sur l’accord Canada – États-Unis – Mexique (ACEUM). Ce traité entré en vigueur en 2020 en remplacement de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), facilite les échanges de produits manufacturés entre les trois pays.
Selon le Wall Street Journal, certaines des plus grandes sociétés américaines spécialisées dans l’intelligence artificielle (IA) ont demandé à leurs partenaires industriels taïwanais d’intensifier leur production d’accélérateurs d’IA au Mexique. Le géant Foxconn a répondu à cet appel en investissant 690 millions de dollars dans le pays au cours des quatre dernières années. Rien qu’en février, 27 millions de dollars ont été investis par la firme pour acquérir un terrain à l’ouest du Mexique, dans l’État de Jalisco, région surnommée « la Silicon Valley mexicaine ».
Le Mexique a pour ambition de devenir un pôle de production mondiale de semi-conducteurs. Toutefois, il sait qu’il possède quelques désagréments qui pourraient jouer en sa défaveur. Son plus grand fléau reste la criminalité. Certains dirigeants taïwanais souhaiteraient que les autorités locales soient plus incisives pour empêcher les criminels de voler leurs puces ou d’autres équipements de valeurs dans leurs usines.
Aussi, il existe au Mexique une concurrence salariale intense pour les travailleurs qualifiés dans l’assemblage de produits technologiques. Les travailleurs mexicains sont syndiqués et les usines sont tenues de se conformer aux dispositions de l’ACEUM. Enfin, des problèmes logistiques comme un approvisionnement insuffisant en eau et en électricité pourraient menacer la production de semi-conducteurs dans le pays.