Le secteur du capital-risque représente 1 100 milliards de dollars. Ces fonds ont soutenu les Facebook, Google ou Amazon à leur naissance, ont accompagné leurs premiers pas, avant de récupérer le pactole. Après une période faste de 15 ans, le temps du changement serait cependant venu.
Après l’euphorie, le capital-risque rentre dans le rang
Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn et investisseur, Michael Moritz, 38 ans chez Sequoia Capital, Jeff Jordan, 12 ans chez Andreessen Horowitz. Ces noms ne sont pas très connus du grand public, surtout de ce côté de l’Atlantique, mais il s’agit de figure de la Silicon Valley désormais à la retraite. C’est par eux que le New York Times ouvre un article sur un imperceptible changement d’ambiance dans le monde du capital-risque technologique.
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Les départs en retraite ont un rythme inédit, des cycles d’investissements de 10 ans non renouvelés, une baisse de bénéfice de 61 % en 2023, la difficulté de trouver eux-mêmes des fonds… Le décor n’est pas attrayant, pourtant le média américain de référence ne se veut pas catastrophiste. Il insiste sur le changement, l’évolution de la situation dans le capital-risque de la Silicon Valley plutôt que sa fin.
Entre 2012 et 2022, les investissements dans les start-up ont été multipliés par 8, des fonds énormes soutiennent des centaines d’entreprises prometteuses, des fortunes ont été amassées. Le smartphone et le cloud ont mené à la naissance de nombreuses pépites, Uber, Airbnb, Slack…
Le monde du capital-risque serait désormais devenu plus compliqué. Avoir parié sur une licorne, une start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars, n’est plus l’assurance du succès. Les nouvelles pousses se portent moins et moins vite vers la bourse ou un rachat précoces, pourtant promesse de bénéfice important pour les fonds d’investissement.
Quels vont être les ressorts technologiques de demain pour la Silicon Valley ?
Les entreprises inciteraient les anciens à partir à leur prime, plutôt qu’à rester une saison de trop. D’après les témoignages recueillis par le Times certains investisseurs avec de très belles start-up dans leurs portefeuilles, se mettent eux-mêmes en retrait. Ils ne se sentent plus à même de prendre les bonnes décisions dans un univers qui s’est largement structuré et professionnalisé.
Il y aurait aussi des difficultés à identifier les prochains leviers technologiques amenant de l’effervescence dans la vallée. Les stars du secteur, Marc Andreessen ou Peter Thiel ont parié sur OpenAI et l’IA générative suscite de l’enthousiasme de toute part. Toutefois cette piste ne serait pas si attrayante, car il n’y aurait pas de bénéfices immédiats et importants à attendre. Le monde du capital-risque de la vallée se restructure naturellement vers une nouvelle étape qui peine encore à dévoiler ses contours.