Selon une récente enquête de CNBC, les sociétés de capital-risque américaines qui s’implantent en Europe ont du mal à recruter les bonnes personnes. Les poids lourds du secteur, dont Sequoia Capital, Bessemer Venture Partners, Lightspeed Venture Partners et General Catalyst, ont pourtant tous ouvert des bureaux en Europe.

Les sociétés de capital-risque ne trouvent pas les bons candidats dans l’espace européen

Selon Hussein Kanji, co-fondateur de la société de capital-risque britannique Hoxton Ventures, affirme que les grandes sociétés de capital-risque américaines trouvent qu’il est « extrêmement difficile de recruter les bonnes personnes en Europe ». Le fait est que les sociétés de capital-risque américaines et européennes ne travaillent pas de la même façon.

Les américains ont tendance à se concentrer sur la croissance, alors que les sociétés de capital-risque européennes donnent la priorité à la réduction voire à l’élimination des risques. Une différence qui semble avoir son importance pour les professionnels du secteur.

Les sociétés de capital-risque américaines sont aussi en concurrence avec des entreprises comme SoftBank, dont le Vision Fund a son siège à Londres. Par ailleurs, d’autres fonds spéculatifs comme Tiger Global et Coatue se développent également à Londres.

Selon plusieurs sources, le « profil du professionnel en capital-risque » est moins courant en Europe. Ce n’est vraisemblablement pas une question de talent, mais plutôt une question de bassin de candidats beaucoup plus étroit.

Le capital-risque, un secteur « naissant » pour l’Europe

Cette tension du marché implique forcément des salaires exorbitants. En effet, lorsque le bon candidat se présente en Europe, les sociétés de capital-risque américaines sont prêtes à payer des primes très importantes, selon Hussein Kanji.

Cela s’explique parce que le secteur du capital-risque est relativement nouveau en Europe par rapport aux États-Unis. Dans le pays de l’Oncle Sam, le système de Venture Capital (VC) existe depuis les débuts d’Internet. En Europe, le secteur du capital-risque s’est développé au cours de ces dernières années.

On pense notamment au lancement d’Open VC, la plateforme pour trouver facilement des fonds de capital-risque, lancée récemment par les français Stéphane Nasser et Lucas Roquilly. Il y a dix ans, il n’y avait qu’une poignée de fonds de capital-risque en Europe. Aujourd’hui, on compte plusieurs milliers de professionnels du capital-risque en Europe, mais un grand nombre d’entre eux ne le sont que depuis quelques années.

Il y a peu de professionnels du secteur ayant plus de cinq ans d’expérience en Europe. Avec les récents succès de Spotify, Adyen, Just Eat ou Revolut, les sociétés de capital-risque ont gagné en expérience. Bref, voilà un secteur qui recrute en Europe.