Les records de financements obtenus par des start-up européennes de 2021 et 2022 n’ont pas été battus en 2023. C’est ce que confirme le rapport publié ce mardi par le cabinet d’avocats d’affaires international Orrick. En tout, 61,8 milliards de dollars ont été investis dans de jeunes pousses du vieux continent l’an dernier, un montant en baisse de 35 % par rapport à 2022.
Un contexte économique compliqué qui ne favorise pas les investissements périlleux
Malgré cette dégringolade, l’Europe reste la seule région ayant réussi à rester au-dessus de la somme levée par ses start-up en 2019. L’Asie et l’Amérique du Nord, les deux autres régions qui connaissent le plus d’opérations en capital-risque sont passées sous le seuil de financements qu’ils avaient réussi à atteindre avant le début de la pandémie de Covid-19. Cette baisse des financements s’explique, entre autres, par la hausse des taux d’intérêt, des coûts de l’énergie, et de l’inflation qui ne cesse de stopper depuis 2022. Face à ce contexte économique difficile, les investisseurs prennent le temps de la réflexion avant de miser sur le bon cheval.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
La valeur des levées de fonds en amorçage a baissé de 40 %, même s’il s’agit toujours du cycle de financement préféré des investisseurs. Concernant les tours de tables plus avancées, dont la valeur peut dépasser les 100 millions de dollars, ils ont été divisés par deux en un an. Ces résultats se reflètent par ailleurs sur le nombre de licornes ayant vu le jour l’an dernier. Seules 11 start-up ont réussi à atteindre une valorisation de plus d’un milliard de dollars, le nombre le plus faible jamais enregistré sur les dix dernières années. En parallèle, certaines licornes ont perdu leur statut.
Parmi les secteurs qui intéressent le plus les investisseurs : l’intelligence artificielle, qui représente 17 % des levées de fonds européennes, un niveau record. Les climate tech, ces start-up spécialisées dans la lutte contre les impacts du changement climatique, sont devenus en 2023, les nouveaux chouchous des sociétés de capital-risque, au détriment des fintechs qui étaient jusqu’alors, le secteur le plus prisé.
Pour l’heure, le Royaume-Uni porte toujours la région Europe, les start-up britanniques ayant levé près d’un tiers du montant total. La France et l’Allemagne, les deux principales puissances de l’Union européenne viennent compléter le podium, avec environ deux fois moins de fonds levées. Quatrième du classement, l’Italie, loin derrière, comptabilise à peine un milliard d’euros de financement.
Pour 2024, Orrick évoque une possible mise sous pression des investisseurs du côté du Royaume-Uni, attendant de forts retours sur investissement. Ce phénomène entraînerait une hausse des opérations de fusion-acquisition. En France, le cabinet constate « une évolution des conditions favorables aux fondateurs vers des conditions plus favorables aux investisseurs ». Enfin, l’écosystème allemand tendrait vers une stabilité lui permettant de potentiellement dépasser la France d’ici la fin de l’année.