Meta séduit les marques chinoises. Bien que les plateformes du géant californien soient interdites dans le pays, son activité publicitaire, elle, continue de s’y épanouir. Mais cette situation risque de ne pas durer.

Meta pour attirer les consommateurs étrangers

Meta a généré 134,9 milliards de dollars de revenus en 2023, soit une hausse de 16 % en glissement annuel. La Chine a compté pour 10 % de ce chiffre, contre 6 % les deux années précédentes. L’Empire du Milieu a également représenté une part plus importante des recettes de Meta dans la région Asie-Pacifique, s’établissant à 38 % par rapport à 27 % en 2022, rapporte le South China Morning Post.

Une performance qui s’explique par les efforts des marques chinoises pour attirer les consommateurs étrangers, en exploitant l’offre publicitaire gargantuesque de Meta. « Les secteurs verticaux du commerce en ligne et des jeux ont bénéficié d’une forte demande de la part des annonceurs en Chine pour atteindre des personnes sur d’autres marchés », a commenté Susan Li, directrice financière de Meta, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.

Les ventes de l’entreprise en Chine ont contribué à hauteur de 5 % à la croissance totale du chiffre d’affaires l’année dernière, a-t-elle précisé. La firme de Mark Zuckerberg n’est pas l’unique géant de la publicité à attirer les annonceurs chinois. X, anciennement Twitter, et Google sont également exploités par ces derniers. Selon Reuters, la Chine est devenue le marché publicitaire étranger à la croissance la plus rapide pour X en 2022, en faisant l’une de ses plus importantes sources de revenus en dehors des États-Unis.

Le contexte géopolitique fait planer le doute

Pourtant, YouTube, X, Facebook ou encore Instagram sont bannis dans le pays, le gouvernement considérant ces plateformes « dangereuses » pour les utilisateurs. Mark Zuckerberg a tenté d’amadouer les autorités en 2016 pour qu’elles rétablissent notamment Facebook, en vain.

Meta n’est pas assurée de pouvoir prolonger ses performances en Chine indéfiniment. La société a prévenu ses investisseurs des possibles conséquences du contexte géopolitique sur ses activités, l’Empire du Milieu étant engagé dans une guerre commerciale contre les États-Unis. Il n’est pas exclu que Pékin prenne des mesures pour empêcher ses entreprises de recourir aux publicités sur les plateformes de Meta.

Dans le même temps, le géant américain devrait prochainement pénétrer le marché chinois via une tout autre filière. Il a en effet établi un accord avec Tencent pour commercialiser son casque VR, le Meta Quest 3, dans le pays. Aucune date de lancement n’a été divulguée pour le moment.