En France, l’Autorité de la concurrence inflige une amende de 13,5 millions d’euros à Sony pour abus de position dominante. Le géant nippon est accusé d’avoir mis en place des pratiques déloyales « sur le marché de la fourniture de manettes de jeux vidéo pour PlayStation 4 ».

Deux pratiques de Sony dénoncées

« Fort de son image de marque, de sa fiabilité, de sa qualité et de la compatibilité parfaite et durable de ses manettes avec la PS4, Sony est en position dominante sur le marché de [leur] fourniture », constate l’Autorité. Selon elle, la société a abusé de cette position à travers deux pratiques distinctes de 2015 à 2020, « soit pendant la majeure partie de la vie de la console PS4 ».

Tout d’abord, Sony aurait déployé « un dispositif de contre-mesures techniques » afin d’entraver le bon fonctionnement des manettes tierces sur sa console. Lors de certaines mises à jour de sa console, ces dernières subissaient des déconnexions intempestives. « Certains utilisateurs ont pu raisonnablement estimer que les déconnexions qui affectaient leurs manettes étaient imputables aux fabricants de ces manettes et à leur défaut de qualité », poursuit l’Autorité.

L’entreprise assure que cette pratique visait à lutter contre les contrefaçons. Or, « la déconnexion des manettes de jeux, autres que celles vendues par Sony et celles sous licence, touchait toutes les manettes tierces, qu’elles soient ou non des contrefaçons », indique le régulateur.

Il reproche également à Sony « une politique d’octroi de licences opaque », « difficile à comprendre et donc difficile à intégrer en pratique ». Les critères d’accès à celle-ci « n’étaient pas communiqués à tous les fabricants qui en faisaient la demande et pouvaient se prêter, par leur imprécision, à une application discrétionnaire », argumente l’Autorité. Les manettes concernées ont donc été victimes des déconnexions intempestives lors de mises à jour.

Un comportement anticoncurrentiel « grave »

En conséquence, « les utilisateurs mécontents ont été découragés d’acheter des manettes des fabricants tiers hors licence ». L’organisme explique en outre que les commentaires négatifs suite à ces déconvenues ont probablement incité les joueurs à ne pas se procurer les appareils concernés. « Dès lors, l’Autorité considère le comportement anticoncurrentiel de Sony comme particulièrement grave ».

L’amende de 13,5 millions d’euros cible Sony ainsi que trois de ses filiales : Sony Interactive Entertainment Europe Limited, Sony Interactive Entertainment Inc. K.K, Sony Interactive Entertainment France.