Dans une interview accordée à Bloomberg, Lina Khan, présidente de la Federal Trade Commission (FTC) est revenue sur les risques liés à la domination du marché de l’intelligence artificielle (IA) par une poignée d’acteurs technologiques. Pour lutter contre cette concentration, les États-Unis envisagent de réglementer le secteur à leur manière.
La FTC commissionnée pour réglementer le marché de l’IA
Au début du mois de novembre, la dirigeante de la FTC s’est rendue au siège de l’incubateur de start-up Y Combinator, à San Francisco, pour y entendre les dirigeants de jeunes pousses. Les entrepreneurs ont affirmé être négativement impactés par la domination du marché de l’IA par quelques entreprises. « Les outils d’IA peuvent être révolutionnaires, mais pour l’instant, on craint que les éléments essentiels de ces outils soient contrôlés par un nombre relativement restreint d’entreprises », a déclaré Lina Khan.
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La FTC, équivalent de l’autorité de la concurrence française, a pour mission de promouvoir les marchés ouverts, compétitifs, équitables « pour libérer pleinement les innovations technologiques ». L’intelligence artificielle s’impose naturellement comme un sujet d’attention particulière. En octobre, le président des États-Unis, Joe Biden, a signé un décret vu comme la première pierre de l’édifice visant à encadrer le développement de l’IA sur le sol américain.
Contrairement à l’Union européenne qui a décidé de réglementer l’IA en englobant toutes les parties prenantes avec son AI Act, Washington mène une action plus décentralisée, laissant ses agences s’emparer du sujet.
Lina Khan et la FTC manifestent l’envie de suivre la ligne présidentielle. « Il a été convenu que nous disposions d’un ensemble de lois destinées à maintenir les marchés ouverts et compétitifs et à garantir que les opérateurs historiques existants ne soient pas en mesure d’utiliser ce pouvoir pour étouffer la concurrence et étouffer la prochaine génération d’innovateurs », précise la présidente de la FTC.
Entre juillet et septembre, une quinzaine de géants de la tech s’étaient engagés auprès de la Maison-Blanche, à exploiter l’IA de manière éthique et sécurisée. Certaines start-up ont évoqué une possible exagération pour bloquer leurs évolutions : les règles liées aux risques sont plus difficiles à appliquer pour de petites structures. Lina Khan a tenu à rappeler que « c’est pour éviter de tomber dans ce type de situation qu’elle souhaitait entendre un large éventail d’acteurs du marché, y compris des start-up et des fondateurs, dont les intérêts peuvent parfois s’aligner sur ceux des plus grandes entreprises, mais parfois diverger ».