Google a la ferme intention de s’opposer à l’Union européenne (UE), qui l’accuse de pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la publicité en ligne. Margrethe Vestager, commissaire européen à la concurrence, n’avait pas hésité à mentionner un démantèlement des activités de la firme de Mountain View.

Google va contester la procédure de l’UE

Au mois de juin, l’UE envoyait une communication des griefs à Google, une procédure habituelle qui constitue souvent une première étape avant des poursuites plus sérieuses.

Selon les régulateurs, Google exploite ses différents outils publicitaires pour les avantager les uns les autres, au détriment de ses concurrents. Par exemple, Google Ads, son outil d’achat pour les annonceurs, dirigeait les offres presque uniquement via la plateforme AdX de Google, ce qui en fait une place de marché plus attrayante. Avec son système d’enchères, l’entreprise calcule et propose automatiquement des espaces publicitaires et des prix aux annonceurs et aux éditeurs lorsqu’un utilisateur clique sur une page Web.

Expliquant que Google « contrôle les deux côtés de l’adtech », Margrethe Vestager affirmait alors que l’entreprise pourrait être contrainte de « céder une partie de ses services ». Le géant américain devrait finalement contester la procédure de l’Union européenne avant la fin de l’année. La plainte de l’UE ne reconnaît pas « la façon dont les technologies publicitaires avancées aident les commerçants à atteindre leurs clients et à développer leurs activités », estime la firme.

Selon Bloomberg, Google a récemment adressé une lettre aux autorités de surveillance de l’Union européenne, dans laquelle elle a prévenu qu’elle n’accepterait pas la cession obligatoire d’une partie de ses services. Une telle contestation pourrait donner le coup d’envoi à des années de querelles juridiques avec les régulateurs de l’UE.

Des batailles judiciaires outre-Atlantique également

Les affaires réglementaires s’enchaînent pour le mastodonte du web. Google affronte actuellement le département de la Justice américain dans un procès de grande ampleur. L’entreprise est accusée d’avoir dépensé des milliards de dollars auprès de fabricants de smartphones et de navigateurs pour que Search soit le moteur de recherche préférentiel sur leurs plateformes. La firme fait également l’objet d’une autre plainte outre-Atlantique qui, là aussi, cible spécifiquement son activité publicitaire.

Google est dans le collimateur de l’Union européenne depuis des années. La Commission européenne lui a infligé des amendes d’un montant total de 8,3 milliards d’euros, notamment pour des abus de position dominante sur son système d’exploitation mobile et ses activités d’affichage publicitaire. Dans la majorité des cas, l’entreprise a contesté les faits et tenté de faire annuler les sanctions à son encontre.