24 heures. C’est le temps laissé par Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, à TikTok pour qu’il lutte efficacement contre la désinformation autour du conflit israélo-palestinien. En vertu du Digital Services Act (DSA), le réseau social doit impérativement déployer des efforts considérables pour supprimer tout contenu choquant ou erroné en lien avec le conflit.

TikTok épinglé par l’Union européenne sur sa modération

Thierry Breton a publié un tweet où il a déclaré que « TikTok a l’obligation particulière de protéger les enfants et les adolescents contre les contenus violents et la propagande terroriste, ainsi que contre les défis mortels et les contenus où l’on peut voir la vie d’individus être menacée ». Sous sa publication, il a présenté la lettre qu’il a rédigée à l’attention de Shou Zi Chew, le président-directeur général du réseau social détenu par ByteDance.

Le Commissaire européen au marché intérieur a rappelé au dirigeant que son entreprise devait respecter le DSA. Ainsi, TikTok a pour obligation de surveiller et supprimer tout contenu discriminatoire ou inopportun, tels que les publications de propagande terroriste ou les discours haineux. Le réseau social doit également détailler l’ensemble des méthodes qu’il a utilisé pour y supprimer l’ensemble de ces contenus.

Thierry Breton a sommé Shou Zi Chew de lui répondre au plus vite et d’intensifier ses efforts pour améliorer la modération de TikTok. À noter que le non-respect d’un ou plusieurs articles du Digital Services Act en lien avec la modération de contenu indésirable entraîne des sanctions. Les entreprises concernées peuvent être obligées de payer une amende allant jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel. En cas de récidive, le DSA prévoit même d’interdire à une société de proposer son application sur le sol européen.

Thierry Breton met les points sur les i autour de la lutte contre la désinformation et les contenus haineux

Hormis TikTok, Thierry Breton avait également contacté X et Meta les 11 et 12 octobre pour les mêmes raisons. Il a demandé à Mark Zuckerberg, PDG de Meta, d’être au maximum « vigilant » autour de la désinformation sur ses plateformes Facebook et Instagram. Un porte-parole de Meta a déclaré à CNBC que la société « travaillait 24 heures sur 24 » pour assurer la sécurité de ses plateformes.

Sur X, Thierry Breton a exigé de Elon Musk, le propriétaire du réseau social, de lui fournir en détail les mesures qu’il comptait prendre pour lutter contre l’afflux de contenus haineux et la désinformation. L’homme d’affaires a directement répondu au commissaire européen en lui demander de « dresser la liste des violations auxquelles vous faites allusion sur X ».

Linda Yaccarino, la PDG de X, a également répondu à la lettre de Thierry Breton, avec moins de désinvolture. Elle assure que dès le début des attaques du Hamas ciblant Israël, la société « avait réuni un groupe de direction pour évaluer la situation, et avait identifié puis supprimé des centaines de comptes affiliés au Hamas ».