L’entrée en bourse d’Arm est imminente, mais plusieurs investisseurs se montrent sceptiques. SoftBank, la maison mère de la société de semi-conducteurs, pourrait avoir du mal à justifier une valorisation aux alentours des 50 milliards de dollars. La publication des résultats financiers du groupe pourrait lui porter préjudice. Ils laissent entendre que l’entreprise n’est pas aussi essentielle au secteur des puces électroniques qu’elle ne le laisse paraître.
Avec Arm, SoftBank vise trop haut
Pour son introduction au Nasdaq, à New-York, Arm table sur une valorisation située entre 50 et 55 milliards de dollars. Bien que la somme soit bien en dessous des 64 milliards de dollars visés par SoftBank initialement, celle-ci reste difficilement atteignable selon plusieurs analystes. Entre 2022 et 2023, le chiffre d’affaires du géant est resté presque le même. Ses bénéfices, eux, se sont effondrés de 53 % entre le second trimestre de 2022 et celui de 2023.
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Interrogé par le Financial Times, James Anderson, un investisseur britannique réputé dans l’industrie de la tech, a déclaré être « très intéressé de voir comment ils parviendront à vendre une belle histoire de croissance au stade où ils en sont ». Il ajoute qu’ils « risquent de trouver la tâche plus difficile qu’ils ne le pensaient, bien qu’il s’agisse d’une entreprise importante pour l’écosystème ».
Arm se place comme un pilier majeur de l’industrie des semi-conducteurs, produisant les architectures nécessaires à la fabrication de nombreux appareils connectés et des smartphones. Et le ralentissement de l’industrie des téléphones portables n’aide pas à rassurer les investisseurs.
De plus, Arm assure posséder 10 % des parts du marché des processeurs à destination des centres de données, une part plutôt faible. Aujourd’hui, l’attention est davantage portée sur les technologies tournées vers l’intelligence artificielle. « Ils ont été suffisamment convaincants pour montrer qu’ils valaient plus de 35 milliards de dollars, mais pas plus de 40 milliards de dollars », glissait un gestionnaire de fonds d’investissement anonyme au quotidien économique londonien.
Dans le cadre de son entrée en Bourse, SoftBank espère parvenir à lever entre 5 et 5,4 milliards de dollars. La société japonaise prévoit de verser 2 % de ce montant aux banques participant à l’opération d’introduction au Nasdaq. 28 institutions bancaires figurent sur le document transmis à la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers.
Parmi elles, JP Morgan, Barclays, Mizuho Financial ou encore Goldman Sachs. Une source proche de l’affaire a révélé à Bloomberg que ces dernières recevront 17,5 % des intérêts. Les banques plus petites, elles, toucheront environ 3 %. Au total, SoftBank devrait payer 108 millions de dollars de frais. Le prix des actions de Arm devrait être rendu public le 13 septembre prochain.