La Corée du Sud est préoccupée par l’accroissement du nombre d’affaires de secrets industriels de ses fleurons des semi-conducteurs, voitures électriques, écrans… Dans un communiqué publié ce 28 août, le ministère du Commerce de l’Industrie et de l’Énergie a proclamé vouloir sévir avec des sanctions plus dissuasives.
La loi coréenne de protection des secrets industriels, avec des peines pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison, voir plus en cas de conséquence sur la sécurité nationale, n’est pas moins dure que d’autres. La difficulté viendrait plutôt des exigences de preuves réclamées pour une condamnation.
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Avec 30 % d’acquittement et 54 % de peines avec sursis, le gouvernement juge que l’espionnage industriel n’est pas suffisamment puni. Un danger, alors que les affaires se multiplient. Ces quatre derniers mois, 77 personnes ont été arrêtées dans 35 affaires différentes.
La Corée du Sud ne veut pas voir ses secrets arriver en Chine, ou ailleurs
Si la Chine n’est pas nommée, c’est vers elle que les regards sont tournés. Depuis que les États-Unis ont bloqué l’accès au pays à ses semi-conducteurs les plus perfectionnés, Pékin serait plus agressif dans ses missions d’espionnages. Avec Samsung et SK Hynix, la Corée du Sud détient l’un des fondeurs les plus avancés de la planète et deux experts en puces mémoires.
La Chine n’hésiterait pas à débaucher à la sortie des usines des ingénieurs sud-coréens. Un sujet d’inquiétude mis en avant en début d’année par le National Intelligence Service (NIS), l’agence de renseignement du pays. En février, sept Coréens, certains issus d’une branche de Samsung, ont été condamnés. Les retraités sont aussi une cible de choix pour les entreprises chinoises qui n’hésitent pas à sortir le chéquier.
Séoul n’a pas simplement peur de la Chine, les États-Unis sont aussi l’objet d’une certaine méfiance liée au Chips Act. Le programme de financement implique une grande transparence imposée aux entreprises qui en profitent. Samsung et SK Hynix doivent ouvrir grandes leurs portes aux autorités américaines. Même entre alliés, ce type de condition est regardé avec suspicion.
Une commission, sous la direction de la Cour suprême de Corée, a décidé en août de durcir les sanctions prises pour espionnage économique, selon Reuters. De nouvelles directives doivent être publiées par ailleurs pour renforcer le cadre légal de ces affaires, notamment en prenant en compte le rachat d’entreprises par des fonds étrangers. Elles seront publiées début 2024.