Avec la barre symbolique du milliard de dollars de revenus annuels passée au mois de juin, Databricks confirme son opération séduction auprès des investisseurs. L’exposition médiatique de l’intelligence artificielle tirée des miracles de ChatGPT pousse les entreprises à se pencher sur les grands modèles de langage (LLM). Ça, la start-up basée à San Francisco l’a bien compris.

Quelques indiscrétions glissées à Bloomberg révèlent que Databricks serait en discussion avec la société d’investissement T. Rowe Price afin de réaliser une nouvelle levée de fonds. L’opération élèverait la valeur de l’entreprise à 43 milliards de dollars. En 2021, la dernière opération de ce genre valorisait la société dirigée par Ali Ghodsi à 38 milliards de dollars.

Rivale, mais dans l’ombre de Snowflake, Databricks fourni des solutions de traitement et d’analyse de données aussi appelées data warehouses. Si la première a su tirer son épingle du jeu avec un discours prônant le data cloud et une plateforme agnostique, la seconde s’est tournée vers l’intelligence artificielle. « Nous voyons ce financement et notre croissance rapide comme une validation supplémentaire de notre vision d’une plateforme de traitement des données, capable de répondre aux différents besoins, dont l’intelligence artificielle, » avait déclaré Ali Ghodsi lors de l’officialisation de la levée de fonds de Databricks de 2021.

Depuis, la start-up est entrée sur le terrain des LLM avec la sortie de Dolly. Ce grand modèle de langage permet à ses clients de construire leurs propres applications d’IA génératives. Plus récemment, Databricks s’est offert MosaicML, pour la coquette somme de 1,3 milliard de dollars. Fondée deux ans plus tôt, MosaicML et ses équipes vont participer au développement d’une offre unifiée suivant les desseins de Dolly, avec pour objectif de réduire drastiquement le coût d’entraînement des modèles d’IA.

Fort de son succès, Databricks pourrait être tenté de surfer sur la vague : voguer jusqu’à une introduction en Bourse. Bien que le contexte ne soit pas propice depuis plus de 18 mois, la donne a toutes les chances de changer. La réussite de la très attendue introduction d’Arm serait à même de ressusciter l’engouement des marchés pour les sociétés technologiques.