Rishi Sunak, le Premier ministre conservateur du Royaume-Uni, rêve de positionner son pays en leader de l’intelligence artificielle (IA). Le pays va accueillir un sommet à l’automne sur le sujet, mais d’ici là il doit équiper ses chercheurs. Des négociations ont été engagées pour récupérer les puces indispensables à la formation et aux fonctionnements des IA génératives et autres.

Le Royaume-Uni veut croire en ses chances en matière d’IA

Des représentants britanniques sont en pleine discussion avec Nvidia, Advanced Micro Devices (AMD) et Intel pour obtenir des puces utilisées dans le fonctionnement de l’IA, d’après le Telegraph. Le but est d’accélérer la recherche en IA, sous l’égide de l’UK Research and Innovation créé en 2018.

Actuellement, les chercheurs d’outre-Manche n’auraient même pas 1 000 puces haut de gamme à disposition. À titre de comparaison, ChatGPT a été entraîné grâce à plus de 25 000 processeurs graphiques (GPU) de Nvidia, jugés parmi les plus performants.

Londres souhaiterait acquérir 5 000 composants, dont la nature n’a pas été détaillée. Le tout dernier GPU de Nvidia, le H100, plus performant que le A100 utilisé pour ChatGPT, coûte 40 000 dollars à l’unité.

Le budget britannique, de 100 millions de livres, soit 127 millions de dollars, semble un peu juste. Les envoyés pourraient trouver les mots, mais ces puces sont très courues dans la nouvelle course à l’IA. Elles sont réputées les meilleures. Intel et AMD ont de leur côté commencé à commercialiser des composants spécialisés pour l’IA et peuvent faire figure d’alternative crédible.

« Je pense que nous devons avoir confiance dans la capacité de notre pays à être un leader lorsqu’il s’agit d’IA, car c’est ce que les faits soulignent », avait déclaré Rishi Sunak en annonçant un sommet mondial sur l’IA en juin. Toutefois, le Royaume-Uni dispose de moins de moyens que les États-Unis, la Chine et l’Union européenne.

En accueillant les entreprises meneuses en IA et les dirigeants des pays les plus avancés dans le domaine, les Britanniques espèrent attirer un centre de régulation mondial. Ils ont, entretemps, remporté une autre victoire en attirant le futur siège européen d’OpenAI, la start-up derrière ChatGPT.

Une réussite symbolique à confirmer et à accompagner dans un écosystème dynamique où les chercheurs ont les outils pour travailler. Le Telegraph, proche du parti conservateur dirigé par Rishi Sunak, rappelle que Londres a laissé filer son bijou en IA, DeepMind, racheté par Google. Les Britanniques ne veulent pas commettre deux fois les mêmes erreurs.