L’Information Commissioner’s Office (ICO) a annoncé qu’il récoltait un maximum d’informations de Snapchat dans le cadre d’une de ses futures enquêtes. Le régulateur souhaite savoir si le réseau social met en place tout ce qu’il faut pour interdire l’accès à l’application aux mineurs britanniques de moins de 13 ans.

Snapchat trop laxiste dans la protection de la vie privée des mineurs ?

Au Royaume-Uni, la nouvelle loi sur la protection des données personnelles impose aux entreprises proposant un média social d’obtenir le consentement des parents ou du tuteur légal avant de pouvoir traiter les données personnelles des enfants de moins de 13 ans. Dans son règlement, Snapchat indique explicitement « ses services ne sont pas destinés aux enfants de moins de 13 ans et que toute personne doit confirmer qu’il ait bien 13 ans ou plus pour créer un compte ».

Compte tenu des nombreuses plaintes reçues ces derniers mois vis-à-vis du non-respect de ces deux règles, l’équivalent de la CNIL outre-Manche a décidé de se pencher sur le cas du réseau social. Avant de lancer officiellement son enquête, l’autorité va recueillir toutes les informations lui permettant d’infirmer ou d’affirmer les faits qui sont reprochés à l’entreprise. À la Suite de cela, il pourra émettre une demande formelle de données internes susceptibles d’aider à l’enquête, qui pourrait aboutir à des recherches plus poussées, et à une éventuelle sanction.

Si l’ICO concluait que Snap enfreignait ses règles, l’entreprise pourrait être passible d’une amende équivalant à 4 % de son chiffre d’affaires mondial annuel. Selon un calcul réalisé par Reuters, sur la base de ses résultats financiers les plus récents, le montant pourrait donc atteindre 145 millions de livres sterling (168 millions d’euros). Une somme certes théorique, mais conséquente pour une entreprise en perte de vitesse depuis plus d’un an et demi.

TikTok avait également été épinglé puis sanctionné pour les mêmes raisons

Plus tôt cette année, c’est TikTok qui avait été sanctionné pour ne pas avoir assez protégé les données personnelles des mineurs britanniques. Elle a été contrainte de payer une amende de 12,7 millions de livres sterling (14,5 millions d’euros). Pour John Edwards, commissaire du ICO, « leurs données peuvent avoir été utilisées pour les suivre et les profiler, les exposants potentiellement à un contenu nuisible et inapproprié ».

De son côté, un porte-parole de Snapchat a déclaré à Reuters que « la société partageait les objectifs de l’ICO pour garantir que les plateformes numériques sont adaptées à l’âge des utilisateurs et soutiennent les devoirs énoncés dans le Code de l’enfant », avant d’ajouter « qu’elle continuerait d’avoir des conversations constructives avec eux sur le travail qu’elle réalise pour y parvenir ».