L’application de livraison de nourriture Rappi, soutenue par SoftBank, se lance dans les services financiers. Il ne s’agit pas de la seule plateforme à prendre une telle décision, ce qui témoigne de la nécessité de se diversifier pour le secteur, alors que la croissance liée au Covid-19 s’essouffle.

Des prêts aux restaurants partenaires

Fondée en 2015, Rappi est basée à Bogotá, en Colombie, mais dispose de bureaux principaux à São Paulo, Mexico ainsi qu’aux États-Unis. Le conglomérat japonais SoftBank est devenu une partie prenante majeure de Rappi en avril 2019 à travers un investissement d’un milliard de dollars. En juillet 2021, la société était évaluée à 5,25 milliards de dollars.

Alors que la croissance due à la pandémie ralentit, l’entreprise cherche à se diversifier. Au Mexique et en Colombie, elle prévoit d’offrir des prêts aux restaurants qui vendent via son application depuis au moins trois mois, a expliqué Alejandro Solis, vice-président principal des opérations de Rappi en Amérique latine. « Notre objectif n’est pas d’obtenir une marge bénéficiaire, mais de permettre aux restaurants de se développer, de changer leur menu, de renforcer leurs équipes. Nous gagnons grâce aux commissions sur les ventes. Donc, nous gagnons s’ils vendent davantage », a-t-il précisé.

Les crédits seront remboursés via les ventes des restaurants sur l’application, ce qui va permettre de limiter le risque de défauts de paiement. Rappi envisage ses 50 000 restaurants au Mexique et ses 30 000 restaurants en Colombie comme clients potentiels de ce nouveau service.

DoorDash s’est aussi lancée dans la fintech

L’entreprise vise 60 millions de dollars de prêts dans les deux pays dans le cadre d’un partenariat avec la fintech R2, qui fournira les crédits. Cette initiative s’inspire de certains des plus grands services de livraison, à l’instar de DoorDash qui a lancé une filiale de financement l’année dernière.

Cette incursion dans le domaine de la fintech démontre comment Rappi adapte son modèle d’entreprise pour générer d’autres sources de revenus. Face à la concurrence acharnée de firmes comme iFood et UberEats et à mesure qu’elle se développe dans la région, l’application a de plus en plus recours à la technologie financière.