Booking, leader des agences de voyages en ligne, a proposé des concessions à l’Union européenne pour valider le rachat de eTraveli. Le mois dernier, les régulateurs s’inquiettaient de la position de négociation du géant avec les hôtels comme les clients s’il parvenait à acquérir son rival suédois.

Booking et eTraveli attendent le 30 août avec impatience

Annoncé en novembre 2021, le rachat d’eTraveli par Booking est évalué à 1,6 milliard d’euros. L’entreprise suédoise, spécialisée dans la réservation en ligne de billets d’avion, en détient deux autres : Gotogate et Mytrip. Glenn Fogel, le PDG de Booking, avait déclaré en marge de l’annonce « Alors que le transport aérien international rebondit après l’impact de la pandémie, nous sommes impatients de renforcer notre relation existante avec le groupe eTraveli pour rendre l’expérience de réservation de voyage plus facile et plus transparente ». Les régulateurs de l’Union européenne ont finalement décidé d’étudier le dossier avant de valider le rachat.

En novembre dernier, la Commission européenne a ouvert une enquête approfondie pour identifier les risques anticoncurrentiels de cette acquisition. Le 9 juin, son avis préliminaire a été publié dans lequel elle annonce craindre un renforcement de la position dominante du géant. « La concurrence est déjà limitée sur le marché des agences de voyages en ligne dans le domaine hôtelier et Booking semble ne pas être touché par les agences de voyages en ligne concurrentes, les hôtels ou les clients » pouvait-on lire.

Elle estime également que Booking renforcerait les barrières à l’entrée et à l’expansion des agences en ligne concurrentes. Elles ne pourraient pas réussir à développer une clientèle suffisante pour exister. Dernier point, Bruxelles considère que le géant pourrait augmenter ses commissions pour les hôtels et les clients tout en augmentant considérablement son trafic d’utilisateurs.

Booking souhaitant valider cette acquisition pour renforcer sa position de leader aurait proposé des concessions. D’après le Financial Times, l’entreprise basée à Amsterdam proposerait d’offrir aux voyageurs qui réservent un vol avec eTraveli des options d’hébergement autres que celles proposées par Booking. Cette solution permettrait de répondre aux principales préoccupations anticoncurrentielles.

Lors d’une audition qui s’est tenue en juillet à Bruxelles, le géant a révélé un autre argument de taille à la Commission. Il a présenté une étude montrant qu’un faible nombre de personnes réservent un hébergement immédiatement après avoir acheté leur vol.

Le verdict est attendu pour le 30 août prochain. Toutefois, il pourrait être reporté en raison du possible départ de Margrethe Vestager, responsable de la concurrence européenne, qui brigue une placeà la présidence de la Banque européenne d’investissement. Un porte-parole de Booking a déclaré rester en « discussions permanentes » avec la Commission européenne.