Face à l’engouement autour de l’IA générative, Meta a choisi la prudence. Comme Google, l’entreprise travaille depuis des années sur l’IA, mais s’est laissée surprendre par le succès fin 2022 de ChatGPT. Elle a décidé de sortir par étapes son propre « grand modèle de langage » (LLM), nommé LLaMa. Après les chercheurs, les entreprises devraient bientôt pouvoir en profiter.
Meta va à son rythme, selon ses méthodes
« Nous sommes loin d’être en retard [dans la course à l’IA], cette idée est complètement fausse », martelait Naila Murray, responsable d’équipe de Meta pour la région EMEA à l’occasion des 8 ans du centre de recherche fondamentale sur l’IA, en juin, à Paris. L’entreprise investit depuis une dizaine d’années dans le secteur et l’utilise en interne, depuis longtemps.
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Elle a tout de même été prise de court par la vague ChatGPT. Meta a répliqué très rapidement en sortant LLaMa, dès février. Contrairement à Google, qui a voulu mettre rapidement son modèle sur le marché, face à celui d’OpenAI, le géant des réseaux sociaux a réservé son service aux chercheurs.
Le modèle devrait bientôt être accessible aux entreprises, selon les informations du Financial Times. Elles pourront personnaliser le modèle selon leurs besoins, y entrer leur propre jeu de données. La gratuité ou non du service reste une inconnue.
Comme annoncé en juin dans la capitale française, Meta désire que son IA soit disponible en open source. Si LLaMa a déjà fuité, un mois après sa sortie, sur le forum 4chan, Joëlle Pineau, vice-présidente de Meta AI, expliquait que l’entreprise « commence désormais chaque projet avec l’intention de le rendre open source ».
L’intérêt est multiple. En termes d’images, notamment auprès des gouvernants et du bon public, après des années de scandale. Ensuite, cette transparence permet à des acteurs extérieurs de détecter des bugs, des erreurs et donc améliorer le système. Les mêmes vont également l’enrichir avec leurs propres données.
Pour autant, il y a peu de chance que LLaMa échappe aux soupçons actuels sur l’IA générative. Parmi eux, en bonne position, les questions du droit d’auteur sur les données utilisées par le modèle pour s’entraîner et fonctionner. L’open source présente également un risque accru de dérives dans l’emploi du modèle.
Meta aura l’occasion d’éclaircir ces points lors de l’ouverture formelle de LLaMa. Le retard, relatif, de la sortie de son propre LLM permet à l’entreprise d’anticiper les problématiques qui l’accompagneront.