UK Finance, association britannique regroupant une multitude d’institutions financières, a épinglé Meta dans une récente étude. Elle affirme que 61 % des escroqueries numériques subies au Royaume-Uni passeraient par l’un des réseaux sociaux et services gérés par le groupe.

Des centaines de millions d’euros subtilisés par les arnaqueurs grâce aux réseaux sociaux de Meta

L’organisme précise qu’en 2022, 485 millions de livres sterling, soit plus de 560 millions d’euros, ont été subtilisées par des arnaqueurs grâce aux fraudes aux paiements par autorisation. Ce type d’escroquerie consiste à ce qu’un internaute effectue des paiements en temps réel pour un escroc. Pour y parvenir, ils usurpent l’identité d’une personne, souvent crédible aux yeux de leurs victimes, et pratiquent l’ingénierie sociale.

Les arnaqueurs sollicitent par exemple leurs victimes en leur faisant croire qu’elles peuvent réaliser un investissement qui leur fera gagner plus d’argent sur le long terme. Une petite annonce sur le net peut également servir aux escrocs qui n’hésitent pas à proposer des offres attirantes pour piéger leurs victimes. Enfin, les arnaques amoureuses constituent une bonne partie des fraudes en ligne.

Selon le rapport d’UK Finance, plus de 6 arnaques sur 10 exploitent un des réseaux sociaux ou services proposés par Meta : Instagram, et WhatsApp, et enfin Facebook. La plateforme historique du groupe propose son Marketplace depuis 2016, invitant ses utilisateurs à vendre les objets qu’ils n’utilisent plus, en les proposant à la communauté. Utilisé par plus d’un milliard d’utilisateurs, cet outil reste propice à la mise en place d’arnaques en tout genre.

Un rude combat pour lutter contre les escroqueries en ligne

Depuis plusieurs années, des mesures ont été prises pour lutter contre ces arnaques. Tout d’abord, les banques remboursent mieux les victimes de ces escroqueries. Auparavant, certains n’étaient pas indemnisés, sous prétexte qu’ils avaient accepté le paiement en connaissance de cause. Ensuite, la Financial Conduct Authority, le régulateur britannique du secteur financier, doit approuver toute campagne publicitaire d’une société de services financiers qui venait à être diffusée sur les plateformes des géants technologiques.

Pour finir, Meta, ainsi que d’autres plateformes, font appel à l’intelligence artificielle pour détecter les comportements suspects et bloquer les adresses IP des arnaqueurs. Malgré la prise de toutes ces précautions, le problème semble plus concret que jamais et difficile à endiguer. Un porte-parole de Meta a déclaré au Financial Times « qu’il s’agissait d’un problème à l’échelle de l’industrie, et que les escrocs utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées pour arnaquer les internautes ». L’entreprise a tenu à rappeler « qu’il était possible de signaler tout contenu inapproprié en quelques clics ».