La société d’investissement japonaise SBI Holdings a annoncé, le 5 juillet, un partenariat avec Powerchip Semiconductor Manufacturing Corporation (PSMC), un géant taïwanais des semi-conducteurs. L’objectif est de bâtir une usine de puces sur le territoire japonais afin de répondre aux demandes de Tokyo de garantir sa souveraineté dans ce secteur. Un moyen pour le Japon de se détacher peu à peu de sa dépendance à la Chine, à la Corée du Sud, mais aussi à Taïwan.
Taïwan et le Japon main dans la main
« Notre priorité est le Japon », a déclaré Frank Huang, président du conseil d’administration de PSMC. Selon un communiqué, la coopération avec SBI Holdings doit permettre la naissance d’une fonderie de plaquettes de 300 mm, les plus avancées, « dans le cadre des efforts visant à renforcer la chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs ».
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
SBI Holdings devrait apporter un soutien financier à PSMC en l’aidant à réunir des fonds nécessaires à l’international et au niveau local en contractant des prêts auprès des banques régionales japonaises. Le fonds d’investissement met en avant la position de PSMC sur le marché, « il s’agit de la troisième entreprise de semi-conducteurs de Taïwan et la sixième au monde ». Il précise qu’« elle est l’une des rares au monde capable de produire des puces mémoires et logiques ».
L’usine devrait commencer par produire également des composants pour l’automobile et l’industrie, de 40 et 55 nanomètres. Yoshitaka Kitao, président du conseil d’administration de SBI Holdings, ajoutait que les plans à moyen et long terme sont de produire des semi-conducteurs plus avancés de 28 nanomètres.
Pour y parvenir, SBI Holdings et PSMC prévoient de fonder une société préparatoire qui sera chargée de choisir un emplacement pour la construction de l’usine, de formuler des plans d’affaires et d’élaborer une stratégie de financement. Yoshitaka Kitao assurait que « la coopération avec les entreprises taïwanaises est la clé du succès pour revitaliser l’industrie japonaise ».
Vers une souveraineté japonaise des semi-conducteurs
Dans leurs communiqués respectifs, les deux sociétés mentionnent la stratégie du gouvernement japonais en faveur de l’industrie des semi-conducteurs et du numérique de juin 2021. Au travers de celle-ci, Tokyo avait notamment souligné « la nécessité d’entretenir fondamentalement l’industrie des puces électroniques au Japon ».
Deux ans plus tard, le pays du soleil levant cherche toujours à faire grandir ses investissements dans le secteur. Il devrait dépenser 7 milliards de dollars en équipements de fabrication de puces en 2024. D’après Yoshitaka Kitao, les efforts du Japon pour tripler la production nationale de semi-conducteurs d’ici à 2030 ne sont pas suffisants. « Le gouvernement a dépensé 14 milliards de dollars au cours des deux dernières années pour développer la capacité nationale de fabrication de puces, mais que c’est trop peu », faisait-il remarquer, « nous voulons contribuer à la relance de l’industrie japonaise des semi-conducteurs ».