Tout juste un an après sa dernière vague de licenciement, Niantic, le studio de jeux vidéo spécialisé dans la réalité augmentée (AR), derrière le célèbre Pokémon Go, procède à de nouveaux renvois et annonce l’arrêt de plusieurs licences. Frappée de plein fouet par le ralentissement économique du secteur de la tech à la sortie de pandémie, l’entreprise va remercier 230 employés et fermer ses locaux situés à Los Angeles afin de se restructurer.

Niantic appuie sur le frein

Dans un mail adressé à ses salariés, le 29 juin dernier, John Hanke, président-directeur général de Niantic, dévoilait les changements à venir au sein du groupe. Selon lui, cela implique des remaniements de l’organisation, qualifiée de difficile, « mais qui seront importants si nous voulons relever les défis actuels du marché et tirer parti des opportunités à long terme qui s’offrent à nous ».

Le dirigeant explique vouloir « réduire nos investissements dans les jeux mobiles » en concentrant ses efforts sur ses licences à succès comme Pokémon Go, qui reste leur priorité, Pikmin Bloom, Peridot et Monster Hunter Now. Le studio met donc au placard NBA All-World, un jeu de basket sorti en janvier dernier, et arrête la production de Marvel: World of Heroes dont la sortie était prévue dans le courant de l’année. Parallèlement, les bureaux de Los Angeles sont appelés à fermer et plusieurs équipes vont être réduites, laissant sur le carreau 230 personnes.

À quels problèmes fait face Niantic ?

Pour John Hanke, cette restructuration est inévitable. « Nous avons laissé nos dépenses augmenter plus vite que nos recettes », écrivait-il, « après covid, nos recettes sont revenues au niveau de 2019 et les nouveaux projets n’ont pas généré des revenus à la hauteur de ces investissements ». Il justifie ces difficultés par « un environnement de marché difficile en raison du ralentissement macroéconomique global, ainsi que des défis uniques que posent les marchés des jeux mobiles et de la réalité augmentée ». Le marché des jeux en AR se développerait bien moins rapidement que prévu.

Si le patron de Niantic rejette la faute sur des causes externes, il n’en reste pas moins lucide sur la propre responsabilité du studio vis-à-vis de ses performances. Alors que le secteur des jeux mobiles devient de plus en plus compétitif et demande des innovations et une qualité de plus en plus poussée, John Hanke estime que « nos services d’AR doivent offrir les fonctionnalités souhaitées par les développeurs de manière robuste et fiable ». Il soulignait que « nous n’avons pas atteint nos objectifs dans tous ces domaines ».

Pour autant, Niantic reste confiant pour l’avenir « convaincu que nous pouvons créer des services clés de contenu et de plateforme qui aideront à concrétiser les promesses de ce changement technologique ». La société va d’abord chercher à faire moins, mais mieux..