Niantic a annoncé le 22 novembre avoir levé 300 millions de dollars auprès du fonds Coatue, valorisant l’entreprise à 9 milliards de dollars. Son objectif est d’investir dans de futurs jeux et applications, mais aussi développer sa vision du « Métavers du monde réel ».

À mort la réalité virtuelle, vive la réalité augmentée

Tandis que Facebook ne s’était pas renommé Meta et que Mark Zuckerberg n’avait pas encore dévoilé sa vision du Métavers de demain, John Hank, fondateur et PDG de Niantic, mettait un sacré coup au concept.

L’ancien employé de Google publiait un billet de blog le 10 août au titre pour le moins éloquent, « Le Metavers est un cauchemar dystopique. Allons construire une meilleure réalité ». Une saillie que Roblox ou que Fortnite d’Epic Games ont dû apprécier à l’époque.

S’il reconnaît l’intérêt du concept « d’un point de vue technologique », en fan de science-fiction qui se respecte, il prône une virtualité ancrée dans le monde réel, physique et non la recherche d’un refuge numérique.

Fallait-il s’attendre à autre chose venant du PDG de l’entreprise à l’origine du succès mondial Pokemon Go ? Un jeu de réalité augmenté qui a rapporté plus de 5 milliards de dollars en 5 ans, dont 30% directement pour Niantic.

Là où Mark Zuckerberg cherche à rentabiliser son Oculus avec réalité virtuelle, Niantic capitalise sur son succès passé avec la réalité augmentée. L’entreprise a déjà annoncé un nouveau jeu, Pikmin Bloom, basé sur univers créé en 2002 par le père de Zelda et Mario, Shigeru Miyamoto.

Niantic voit plus loin que le jeu vidéo

Le jeu vidéo n’est qu’une facette des ambitions de la société. Matt Mazzeo, associé général de Coatue, explique que « Niantic construit une plateforme de réalité augmentée basée sur une carte du monde en 3D qui, selon nous, jouera un rôle essentiel dans la prochaine transition de l’informatique ».

La somme levée par Niantic doit lui permettre de financer sa plateforme Lightship. Elle vise à étendre la cartographie 3D du monde déjà bien avancée, mais aussi, et surtout proposé à des développeurs tiers tout un panel d’outils destinés à la réalité augmentée. Des outils qui permettront de créer des moyens de géolocalisations, des réseaux sociaux, des systèmes de gestions de données, d’achats intégrés de publicités…

Une version bêta a été lancée en mai, la version officielle, proposant des offres payantes ou gratuites, a été lancée début novembre. Facebook, qui vise la mixité réalité augmentée, réalité virtuelle, a sorti sa propre plateforme Spark AR. Un projet de lunettes en réalité augmentée serait également dans les cartons.

L’argent levé par Niantic doit également lui permettre d’alimenter un fonds de 20 millions de dollars visant à financer des entreprises prometteuses de réalité augmentée. Avec cet afflux de revenu, Niantic semble déterminé à passer le cap de la société à l’origine de Pokemon Go, à celle de la réalité augmentée.