Roland Busch, PDG de Siemens, a déclaré le 15 juin, lors d’une conférence de presse à Singapour, qu’il investirait 2 milliards d’euros dans le monde, cette année. À commencer par l’expansion d’une usine en Chine et l’ouverture d’une usine de haute technologie à Singapour. Malgré les tensions internationales, le dirigeant de l’entreprise allemande ne veut pas perdre ses parts de marché au sein de l’Empire du Milieu.

Siemens a annoncé une nouvelle usine à Singapour

Présente dans l’industrie, l’énergie et la santé, Siemens est l’une des plus grandes multinationales du secteur des hautes technologies et de l’ingénierie. Depuis quelques années, elle a transformé son modèle pour se tourner vers le développement d’outils numériques à usage industriel. Le marché chinois, l’un des plus convoités par les sociétés du numérique, est donc devenu particulièrement important pour Siemens. Il représente à lui seul 13 % du chiffre d’affaires de la société allemande.

La stratégie révélée par son PDG fait suite à ses dernières déclarations. Il y a un mois, au Financial Times, Roland Busch, expliquait qu’il n’était pas envisageable de se retirer d’un marché à la pointe de la technologie. C’est pourquoi, 140 millions d’euros serviront à agrandir l’usine numérique de Chengdu et à la création de 400 nouveaux emplois sur le site. Siemens investira également dans un nouveau centre d’innovation de R&D numérique à Shenzhen.

« Nous continuerons d’investir en Chine, de défendre et d’étendre notre part de marché », a-t-il déclaré au lendemain de sa rencontre avec le ministre chinois de l’Industrie, Jin Zhuanglong, à Pékin, mercredi dernier. Les deux hommes ont discuté notamment de la fabrication intelligente et du développement de l’économie numérique.

Pour asseoir sa stratégie de diversification en Asie, Siemens annonce investir 200 millions d’euros dans une nouvelle usine de haute technologie à Singapour. Cette activité permettra de desservir les marchés en croissance d’Asie du Sud-Est.

Des investissements supplémentaires en Europe et aux Etats-Unis

Suite à la pandémie, la guerre en Ukraine, et la montée des tensions sino-américaines, les entreprises occidentales, dont Siemens, se sont retrouvées face à leurs propres dépendances et à la fragilité de leur chaîne de valeurs. Malgré tout, elles restent partagées entre le risque et l’attractivité du marché chinois.

Poussé par le gouvernement allemand et les investisseurs de Siemens, Roland Busch a dû étendre l’activité de l’entreprise à d’autres marchés. Si 1,2 milliard d’euros ont déjà été répartis, le restant servira principalement à investir en Europe et aux Etats-Unis. Siemens construira prochainement de nouvelles usines, des centres de recherche et développement et des sites de formation dans le monde entier.

Ce projet représente plus du double des dépenses d’investissement cumulées de l’entreprise au cours des deux dernières années. Selon les déclarations de Roland Busch à Reuters, plus d’un millier d’emplois seront créés à travers la planète.