Le fonds souverain d’Arabie saoudite a annoncé le 3 novembre un accord avec l’entreprise taïwanaise Foxconn. Les deux entités vont créer une coentreprise autour d’une nouvelle marque de voiture électrique : Ceer. Le premier véhicule est attendu pour 2025.

Rouler à l’électrique au pays de l’or noir

Ceer proposera des SUV et des berlines à destination du marché saoudien et au-delà, Moyen-Orient, Afrique du Nord… Le Public Investment Fund (PIF) assure déjà que sa marque tout juste sortie du sable « concevra, fabriquera et vendra un portefeuille de véhicules électriques qui seront à la pointe dans les domaines de l’info-divertissement, de la connectivité et des technologies de conduite autonome ».

Le fonds mise beaucoup sur cette coentreprise. Le PIF a expliqué espérer attirer plus de 150 millions de dollars d’investissements directs de l’étranger, créer 30 000 emplois directs et indirects sur son territoire et que Ceer contribue à hauteur de 8 milliards de dollars sur le budget de l’Arabie saoudite d’ici 2034.

Les détails financiers liant Foxconn et le Royaume n’ont pas été dévoilés. Young Liu a simplement déclaré dans le communiqué du PIF que « Foxconn se réjouit de notre partenariat avec PIF pour créer une nouvelle entreprise automobile qui se concentrera sur la conception et la fabrication de véhicules électriques en Arabie saoudite et pour ce pays. Nous allons tirer parti de l’expertise technologique de Foxconn pour soutenir la vision de Ceer ».

L’entreprise entretien déjà des relations avec les dirigeants du pays. En mars, le Wall Street Journal avait révélé l’existence de négociation pour l’implantation d’une usine du fabricant taïwanais sur le territoire. Cette usine doit fabriquer des composants électroniques pour véhicules électriques, mais aussi pour la future cité Neom.

Foxconn et l’Arabie saoudite main dans la main pour l’émancipation

Pour Foxconn, l’extension de son activité en Arabie saoudite est une façon d’être à la fois moins dépendant de son principal client Apple, et de s’éloigner des tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis.

L’Arabie saoudite espère également se défaire de son propre problème d’addiction : l’or noir. Comme l’explique le tout-puissant prince héritier du pays, Mohammed Ben Salmane, « L’Arabie saoudite ne se contente pas de construire une nouvelle marque automobile, nous lançons une nouvelle industrie et un écosystème pour attirer les investissements internationaux et locaux, créer des opportunités d’emploi pour les talents locaux, dynamise le secteur privé et contribuer à augmenter le PIB de l’Arabie saoudite au cours de la prochaine décennie ».

À la tête du PIF et donc de la coquette somme de 600 milliards de dollars, MBS veut imposer sa Vision 2030. Un vaste plan économique dont la finalité est de développer une économie saoudienne prospère indépendamment des revenus du pétrole.

Pour ce faire l’Arabie saoudite tente d’attirer des acteurs comme Foxconn, ou Lucid Group, un producteur de voitures électrique, détenue à 60 % par le PIF. Malgré les difficultés naturelle et administrative dans le royaume, ce dernier espère bien se doter d’une industrie à la pointe de la technologie.