En dépit des sanctions imposées par Washington, le marché chinois représente toujours une opportunité de croissance importante pour Nvidia. C’est ce que le dirigeant du fabricant de puces californien, leader sur le marché du GPU, a indiqué ce mercredi dans un entretien avec la presse. Les déclarations de Jensen Huang interviennent peu ou prou un mois après que l’administration Biden ait interdit à Nvidia de vendre en Chine ses nouvelles puces A100 et H100, dévolues à l’intelligence artificielle.

Cette mesure s’inscrit elle-même dans une vaste politique américaine visant à limiter l’accès de la Chine aux puces et autres technologies de pointe, souligne le South China Morning Post. Des restrictions particulièrement sévères à l’égard de l’industrie chinoise, qui n’est pas encore en mesure de concevoir des puces suffisamment puissantes pour constituer des alternatives sérieuses à celles de Nvidia, notamment sur les terrains de l’IA et des supercalculateurs.

Relations commerciales entre les États-Unis et la Chine : Jensen Huang s’en tient aux voeux pieux

Selon Lu Jianping, directeur de la technologie chez Iluvatar Corex, l’un des rivaux chinois de Nvidia, les puces du géant américain représentent d’ailleurs 95 % des GPUs employés actuellement par les systèmes d’entraînement d’IA. En empêchant les entreprises chinoises d’acquérir les GPUs de nouvelle génération de Nvidia, les États-Unis ont de bonnes chances d’amoindrir la capacité de la Chine à mettre au point des modèles d’IA sophistiqués. Un point clé dans le développement des solutions de Cloud, entre autres. Rappelons qu’au-delà des puces GPU de Nvidia, les serveurs et supercalculateurs chinois emploient également des processeurs (CPU) en provenance d’Intel et AMD… également américains.

Puce GPU Nvidia H100

La puce GPU Nvidia H100, pour illustration. Photographie : Nvidia

En dépit de ce contexte tendu, Jensen Huang compte sur le marché chinois et espère que les relations sino-américaines s’aplaniront sur le plan commercial et économique. L’homme d’affaire américain, d’origine taïwanaise, a également indiqué avoir bon espoir que Washington et Pékin pourront trouver des « solutions » au sujet des contrôles américains sur les exportations vers la Chine.

« L’amitié entre la Chine et les États-Unis est bénéfique pour le monde, et la Chine est un grand consommateur de produits d’origine américaine », a-t-il déclaré ce mercredi. « La Chine est également un élément essentiel de la chaîne d’approvisionnement mondiale », a poursuivi le patron de Nvidia, précisant que la firme travaille actuellement avec ses clients chinois pour trouver des alternatives.

Pour rappel, la puce H100 de Nvidia, qui comprend pas moins de 80 milliards de transistors à elle-seule, est pour sa part entrée en phase de production. Les premières unités de ce nouveau GPU voué à l’IA et aux supercalculateurs devraient arriver chez les partenaires de Nvidia en octobre.