Les sanctions américaines lancées par Donald Trump (et maintenues par l’administration Biden) forcent l’industrie chinoise à compter de moins en moins sur les technologies étrangères… et la pousse à accélérer sur la conception et la fabrication de ses propres semi-conducteurs. C’est ce que met en évidence un article de The Register, basé sur les dernières observations de la Semiconductor Industry Association (SIA). L’organe industriel estime que la menace technologique que les États-Unis font peser sur la Chine a pour finalité de la forcer à se ressaisir dans le domaine des semi-conducteurs. Et en l’occurrence, les premiers effets de cette pression commencent déjà à se faire sentir : au total, l’industrie chinoise du semi-conducteur a vendu pour 39,8 milliards de dollars de puces en 2020, soit une croissance de 30,6 % par rapport à 2019 selon la SIA, qui ne dispose pas encore de données complètes pour l’année 2021.
La Chine progresse vite, très vite, sur les semi-conducteurs
« Tout indique que la croissance rapide des ventes de semi-conducteurs en Chine devrait se poursuivre, en grande partie grâce à l’engagement inébranlable du gouvernement central et à un soutien politique solide suite à la détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine », analyse la SIA. D’après l’Association, si la Chine se maintient à ce taux de croissance sur le marché du semi-conducteur, elle pourrait dépasser dès l’année prochaine l’Europe et le Japon au rang des puissances productrices de puces. L’empire du milieu se rapprocherait alors dangereusement des États-Unis et de la Corée du Sud.
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Comme souvent, la croissance de la Chine s’explique en partie grâce aux énormes besoins de son marché domestique. Désormais, de nombreuses entreprises chinoises rechignent en effet à signer des contrats avec des firmes américaines. La Chine peut donc compter sur les ventes réalisés à l’intérieur de ses frontières pour booster son industrie.
Cela étant, l’industrie chinoise a encore du chemin à faire pour rivaliser avec les plus gros acteurs du marché sur le terrain technologique. Si des recherches sont entreprises du côté d’Alibaba et Baidu pour développer des puces en 5 nm et 7 nm respectivement, le marché s’est déjà orienté vers les finesses de gravure 4 nm et 3 nm — voire même 2 nm, un node que TSMC devrait proposer fin 2022 selon certaines sources.
Autre obstacle pour la Chine, elle ne dispose pas de fonderie majeure capable de rivaliser avec Intel, Samsung Foundry ou TSMC. La principale fonderie chinoise d’envergure, SMIC, a beau avoir réalisé d’importants progrès ces dernières années, elle reste encore trop loin derrière ses concurrents pour les inquiéter.