Le 25 novembre 2021, 193 pays membres de l’UNESCO ont adopté le premier accord sur l’éthique de l’intelligence artificielle baptisé « la Recommandation sur l’éthique de l’IA ». L’organisation onusienne veut encadrer le développement de ces technologies qui bouleversent notre quotidien et qui font « peser des risques fondamentaux sur les sociétés en dépit des nombreuses avancées qu’elles permettent ».

L’UNESCO pose un premier cadre mondial

« Le monde a besoin de règles pour que l’intelligence artificielle profite à l’humanité et la Recommandation sur l’éthique de l’IA est une réponse forte. L’UNESCO soutiendra ses 193 États membres dans sa mise en œuvre et leur demandera de rendre compte régulièrement de leurs progrès et de leurs pratiques » déclare Audrey Azoulay, directrice de l’UNESCO. Cette annonce fait suite au moratoire réclamé en urgence par l’ONU, qui s’inquiète des proportions que peuvent prendre les technologies de reconnaissance faciale dans certains pays.

Il y a quelques semaines à peine, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, disait vouloir interdire les applications d’IA qui ne respectent pas le droit international des droits de l’Homme… Aujourd’hui, l’UNESCO apporte une réponse pour que les technologies liées à l’intelligence artificielle puissent rendre de grands services à l’humanité en prenant en compte des préoccupations éthiques de fond. « La Recommandation sur l’éthique de l’IA » est un document de 28 pages, ratifié par les 193 États-membres de l’UNESCO, qui fixe un cadre normatif.

Impossible de se passer de l’intelligence artificielle en 2021

L’intelligence artificielle fait désormais partie de notre quotidien. « Qu’il s’agisse de réserver un vol, de diriger des voitures sans conducteur ou de personnaliser notre fil d’actualité du matin, l’IA intervient dans un grand nombre de nos tâches quotidiennes. Elle participe également à la prise de décision des gouvernements et du secteur privé », précise Audrey Azoulay. Consciente que l’intelligence artificielle peut aider à résoudre des problèmes mondiaux tels que le changement climatique ou la faim dans le monde, la directrice de l’UNESCO a bien rappelé que l’objectif de cette norme mondiale n’était pas d’interdire l’IA.

L’idée de ce texte est plutôt de donner plus de contrôle aux individus, en leur permettant notamment de pouvoir maîtriser leurs données personnelles : « la Recommandation sur l’éthique de l’IA appelle à aller au-delà de ce que les entreprises technologiques et les gouvernements font pour garantir aux individus une plus grande protection en assurant la transparence, la capacité d’agir et le contrôle de leurs données personnelles ». Certains usages seront en revanche interdits. C’est le cas de la notation sociale et la surveillance de masse.