En juillet dernier Square l’entreprise américaine spécialisée dans les solutions de paiement et de gestion d’activité pour les entreprises lançait une bêta test en France. Son objectif : apprendre des besoins et particularités du marché français. À partir d’aujourd’hui et après un programme d’accès anticipé réussi, tous les commerçants et entreprises de France peuvent désormais accéder à l’écosystème innovant de Square et aux outils dont ils ont besoin pour lancer, gérer, ou développer leurs activités.

Pionnière aux États-Unis, Square arrive sur un marché déjà très compétitif, mais espère se démarquer en proposant une solution « tout en un », capable d’accepter les paiements physiques et en ligne. Dans le cadre de ce lancement nous avons interviewé Daniel Nicolas, directeur des ventes chez Square UK depuis 3 ans et désormais à l’échelle européenne.

Siècle Digital : Depuis plusieurs années déjà vous avez commencé à vous internationaliser sur plusieurs marchés comme l’Australie, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni ou encore l’Irlande. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Daniel Nicolas : Nous avons une logique d’expansion douce. L’idée n’est pas tellement de se lancer à tout va, mais d’apprendre des spécificités de chaque marché afin de proposer le meilleur service possible. Nous avons donc d’abord lancé Square au Royaume-Uni en 2016, dans le but d’apprendre à connaître les commerçants et développer une gamme de produits adaptée à leurs besoins. Fort de cette expérience, nous avons ensuite pu nous lancer en Irlande en mai dernier et nous sommes désormais disponibles à partir d’aujourd’hui en France un marché très riche avec ses propres spécificités. Il nous fallait donc apprendre du marché avant de nous lancer.

SD : Vous avez lancé en juillet dernier une bêta test de votre service de paiement en France dans le but de mieux comprendre les spécificités du marché français. Quels ont été les résultats de ce test ?

D.N. : Globalement, le programme a été très positif. Nous sommes passés d’une poignée de commerçants en phase alpha, à des dizaines en bêta. Chez Square nous aimons faire les choses dans l’ordre et nous privilégions donc une approche pragmatique. D’un pays à l’autre, il y a de fortes similitudes, mais chaque marché comporte ses spécificités. En France par exemple nous avons le ticket-restaurant qui n’existe pas dans les autres pays. La phase bêta nous a ainsi permis de nous rapprocher des commerçants français et de mieux comprendre leurs besoins.

Ainsi, nous avons travaillé avec Bonobo, un restaurant montpelliérain qui a utilisé la solution Square en omnicanal. Ils avaient besoin d’amener leur terminal de paiement dans leur restaurant pour faire baisser la file d’attente, mais également besoin de nos solutions web pour commercialiser leurs produits en ligne. Pour Flash Capsule, une boutique de bijoux parisienne, nous leur avons proposé le terminal de paiement Square Stand ainsi qu’un logiciel de caisse spécifique. Ou Tatie Nanna, un traiteur nantais qui utilise également les solutions de Square en omnicanal pour réduire les files d’attente en magasin. Nos clients sont variés. Nous touchons toutes sortes d’entreprises et avons à cœur de nous assurer que nos produits correspondent réellement aux besoins de nos clients.

Square dispose d’un très vaste écosystème. À quels services peut-on s’attendre pour le lancement ? Et dans les mois à venir ?

D.N. : Les entreprises françaises auront accès à un écosystème complet d’outils intégrés. Il y a nécessairement la partie cœur de paiements qui comprend le matériel et les solutions logiciels. Mais Square propose également toute une suite de produits qui s’intègrent parfaitement les uns aux autres. Grâce à cela, nous faisons gagner du temps aux entreprises et réduisons les inefficacités liées à la gestion de plusieurs systèmes. Nous proposons ainsi une solution de paiement physique, des terminaux faciles à utiliser et à installer, mais aussi une offre de vente en ligne comprenant une plateforme d’e-commerce entièrement intégrée qui synchronise automatiquement l’inventaire et les commandes avec n’importe quel point de vente Square.

Cela va ainsi de l’activation du click and collect pour les entreprises locales à une plateforme de restauration à QR code permettant aux convives de commander et de payer à partir de leur appareil mobile, à un site web d’e-commerce complet avec intégration des réseaux sociaux. Nous pouvons également parler du terminal virtuel, pour permettre au commerçant d’accepter des paiements à distance depuis son ordinateur ou nos logiciels de Gestion des employés, pour rationaliser les fiches de présence et le personnel, ou encore le système d’affichage en cuisine, pour accélérer les opérations de cuisine, y compris les commandes de livraison.

D’autres solutions arriveront également par la suite comme Square Factures qui sera lancé cette année afin d’aider les entreprises à envoyer des devis et des factures et à être payés plus rapidement.

Quels sont vos objectifs à court terme ? Quels clients visez-vous dans un premier temps ?

D.N. : En chiffres, nous n’avons pas de choses à communiquer. Notre priorité pour ce lancement est de nous concentrer sur la satisfaction client. Nous touchons des entreprises de toutes tailles dans tous les secteurs et dans toutes les régions. Toute entreprise, qu’il s’agisse d’une TPE, PME ou plus grande, peut utiliser Square. Notre but est avant tout de permettre aux entreprises françaises de s’adapter aux nouveaux enjeux économiques et prospérer. Il est vrai que le Covid a été un énorme tremplin pour nos solutions en ligne, avec la mise en place du click and collect par exemple.

Pour rappel, Square a été cofondé par Jim McKelvey un ancien artiste souffleur de verre qui a loupé une vente de 2000 dollars parce qu’il ne pouvait pas accepter les cartes American Express. C’est suite à cette frustration d’avoir perdu cette vente qu’il a eu l’idée de sa prochaine entreprise. Il s’est alors tourné vers Jack Dorsey (fondateur de Twitter) afin de développer ce qui est aujourd’hui Square. Si nous permettons à nos clients de ne plus manquer de vente grâce à nos solutions, alors nous avons tout gagné.

Sum’up, iZettle, SmileandPay Verifone ou encore Ingenico. Il existe déjà de nombreux acteurs en France. Quelle est votre stratégie face à ces concurrents ?

D.N. : Le marché français est très sophistiqué et dispose d’un tissu technologique très fort. Toutefois il s’agit d’un marché morcelé avec une multitude d’acteurs qui proposent des solutions spécifiques. Ainsi un même commerçant peut se retrouver avec différentes solutions pour gérer l’ensemble d’un parcours d’achat ce qui peut apporter des difficultés de gestion.

Square vient simplifier tout cela via une solution tout-en-un qui permet aux commerçants d’accepter des paiements en espèce ou en carte, en magasin ou en ligne. Pour vous donner un exemple, actuellement 76% des entreprises vendent leurs produits en ligne et en physique. En étant présents sur les deux canaux et en proposant diverses solutions permettant de gérer le personnel, une boutique web, les rendez-vous, la paie, les factures ou encore les programmes de fidélité…, nous proposons une solution unique qui colle aux besoins de chaque commerce.

Square a récemment racheté Afterpay, une société spécialisée dans le “pay now, buy later” peut-on s’attendre à cette fonctionnalité chez les commerçants ?

D.N. : J’aimerais beaucoup ! C’est effectivement un besoin de certains commerçants. Mais pour le moment le rachat n’est pas finalisé. Il faudra attendre la fin d’année pour qu’il soit effectif. D’ici là, je ne peux donc pas me prononcer sur ce qui sera fait ou non des solutions AfterPay. Dans l’immédiat, nous préférons nous concentrer sur l’optimisation de nos solutions disponibles avant de, pourquoi pas, proposer du paiement fractionné.

Les opérations sont basées à Dublin. Suite à cette bêta test avez-vous l’intention de recruter en France.

D.N. : Le siège est effectivement à Dublin depuis 2016. Tous les programmes d’accès anticipés à Square y sont donc pilotés. Nous profitons ainsi d’une expertise forte et un service client dédié pour le marché français a été mis en place. Nous sommes encore en développement, il est donc encore un peu tôt pour nous prononcer sur de futurs recrutements.

Après la France, peut-on s’attendre à d’autres lancements en Europe ?

D.N. : C’est bien évidemment une information dont je ne peux pas parler (rires). Mais l’expansion à l’international reste une priorité claire dans notre stratégie. La croissance des marchés internationaux a doublé en 2020. Ainsi nous lançons officiellement nos solutions Square à partir d’aujourd’hui en France et venons d’ouvrir notre programme d’accès anticipé à l’Espagne en accès bêta. Nous allons nous concentrer sur ces marchés dans un premier temps. Comme je l’ai dit précédemment, nous ne voulons pas aller trop vite au risque de nous brûler les ailes.